Le Pharisien et le Publicain
Luc 18 v. 9-14
Nous sommes à Jérusalem, la capitale du pays d’Israël. Jérusalem est connue loin à l’entour pour son temple. C’est l’une des sept merveilles du monde, un bâtiment magnifique où chaque jour des centaines d’hommes se retrouvent pour prier. Dans cette ville de Jérusalem, il y a un homme que nous appellerons Rabbi Jacob.
Rabbi Jacob est un homme connu, très connu dans tout Jérusalem, c’est un pharisien, un homme qui a étudié la Parole de Dieu pendant des heures et des heures, des jours et des jours. Au cours de ses nombreuses années d’étude, il a appris les commandements du Seigneur par cœur, il pourrait réciter des livres entiers de l’Ancien Testament, c’est vraiment un érudit dans la loi de Dieu. Cependant, nous le verrons dans cette histoire, ce n’est pas par l’intelligence que nous apprenons à connaître Dieu. Rabbi Jacob, ce matin-là, regarde par la fenêtre, il est presque trois heures de l’après-midi, c’est l’heure de se rendre au temple ; car chaque jour depuis des années et des années Rabbi Jacob se rend au temple pour prier. Oh ! Jamais il n’a manqué une heure de la prière, c’est un homme religieux, un homme qui accorde énormément d’importance à ses actes religieux. Rabbi Jacob sort sur le pas de sa porte.
- Oh ! Bonjour Rabbi Jacob, comme vous êtes beau aujourd’hui, où allez-vous ?
- Eh bien mes amis, comme d’habitude, comme chaque jour depuis ... Oh ! Depuis des dizaines d’années, je me rends au temple pour prier. Vous savez, aussi loin que je me souvienne, je n’ai jamais manqué une seule prière.
- Oh ! Rabbi Jacob, comme Dieu doit être content de vous, comme il va vous bénir en retour de tant de fidélité !
Rabbi Jacob est heureux, heureux d’entendre ces compliments qui lui vont droit au cœur. Et peu à peu, sur le pas de sa porte, il se redresse, ses épaules s’élargissent, sa tête se dresse vers le ciel. Rabbi Jacob est fier de lui. Rabbi Jacob est orgueilleux.
- Oh ! Rabbi Jacob, vous m’avez l’air bien pâle et peut-être même un peu amaigri, que se passe-t-il Rabbi Jacob ?
- Eh bien mes enfants, vous le savez, d’habitude les autres pharisiens jeûnent un jour par semaine, et moi, pour mon Dieu, eh bien je me prive de nourriture deux jours par semaine.
- Oh ! Rabbi Jacob, Rabbi Jacob, deux jours par semaine vous jeûnez, comme Dieu doit être content de vous, comme Dieu va vous bénir, comme il doit vous aimer pour tous ces actes religieux !
Rabbi Jacob est heureux. Il est content. Tous ces gens qui le flattent le mettent de bonne humeur ! Et peu à peu il entreprend sa marche vers le temple. A chaque pas, on entend un bruit. Un bruit qui vient de sa ceinture. Cling, cling, cling, cling. En effet, attaché à sa ceinture, il y a un petit sac de cuir. Et dans ce petit sac de nombreuses pièces d’or s’entrechoquent. Car non seulement Rabbi Jacob prie chaque jour au temple, jeûne plusieurs fois par semaine, mais en plus Rabbi Jacob est généreux. Oui, chaque jour il donne au temple la dîme. Lorsqu’il est à l’entrée du temple, il aime faire tinter les pièces d’or dans sa main en les jetant avec grand geste dans le coffre destiné à recueillir les offrandes. Cling, cling, cling... et les gens s’émerveillent :
- Oh ! Rabbi Jacob, encore aujourd’hui vous donnez tout cela, oh Rabbi Jacob comme vous êtes généreux, Rabbi Jacob ! Comme Dieu doit être content de vous, Rabbi Jacob, comme il va vous bénir pour tant de générosité !
Rabbi Jacob est fier de lui. Oui, les gens ont remarqué sa piété. Ils ont remarqué ses actes religieux et ça le remplit de joie. Maintenant il s’avance vers l’intérieur du temple pour prier. Crois-tu que Dieu est aussi impressionné par sa générosité, par ses nombreux jeûnes et ses belles prières ?
Laissons là un instant Rabbi Jacob et tournons-nous vers un autre quartier de la ville, chez un homme que nous appellerons Isaac. Oh ! Monsieur Isaac, c’est tout le contraire : Ce n’est pas quelqu’un d’aimé à Jérusalem. On l’évite à tout prix, on a même peur de lui. On ne vient
jamais vers lui pour lui souhaiter le bonjour. Dès qu’il s’approche, on s’éloigne. C’est que Monsieur Isaac exerce un métier difficile, un métier qui n’est pas populaire. Et c’est d’ailleurs surtout à cause de son métier qu’on ne l’aime pas. Monsieur Isaac est un publicain. Tu sais, c’est celui qui ramasse les impôts. Les impôts, c’est l’argent que tous les habitants du pays, qu’ils soient riches ou qu’ils soient pauvres, doivent donner au gouvernement. Ce n’est jamais facile de donner son argent et surtout quand l’argent n’est pas récolté pour son propre peuple. En effet, Monsieur Isaac ramasse les sous de ses concitoyens pour les donner à un étranger. Car c’est un étranger qui règne sur le peuple d’Israël à ce moment-là. C’est un empereur, un empereur romain. Il est tout là-bas, à Rome, dans un luxueux palais et il a besoin d'argent, de beaucoup d’argent même, pour entretenir les cours et les jardins de son palais, pour nourrir les innombrables serviteurs, pour organiser des festins, des beuveries, des jeux dans le cirque. Cet homme est un dépravé, et le peuple d’Israël par un lourd impôt doit contribuer à faire marcher cette machine romaine. Et puis aussi les impôts vont servir à former des soldats et ces soldats un jour vont venir dans le pays d’Israël pour faire la guerre contre ses frères. Oh ! On n'aime pas Monsieur Isaac, car il collabore avec l’ennemi, il est considéré comme un traître, mais aussi comme un voleur. Car les collecteurs d’impôts demandent souvent plus que ce qu’il leur est demandé par Rome et la différence, il la mette dans leur poche. Et c’est vrai que Monsieur Isaac n’est pas pauvre. Il a une belle maison, de beaux habits et il doit aussi certainement bien manger. Mais, aujourd’hui, ce n’est pas un jour comme les autres pour Monsieur Isaac. Certainement qu’il a eu une nuit difficile, car il a les traits du visage tirés et de gros cernes sous les yeux. On dirait même qu’il a pleuré, beaucoup pleuré. Que s’est-il donc passé ? Y-a-t-il un malade dans sa famille ? A-t-il reçu de mauvaises nouvelles ou peut-être même a-t-il reçu des menaces ? Non, rien de tout cela. Mais cette nuit, Monsieur Isaac a compris quelque chose de très important et c’est cela qui le rend si triste. Doucement il sort de sa maison. Aussitôt le vide se fait dans la rue.
- Attention, monsieur Isaac est là ! Cachez-vous, autrement il va vous prendre vos dernières économies !
Monsieur Isaac s’approche doucement du temple. Comme il a l’air triste ce matin ! Il se retrouve dans la cour, là où les hommes se rassemblent pour prier.
Rabbi Jacob, que nous retrouvons maintenant dans le temple, a tout de suite vu Monsieur Isaac.
- Ha... Cet homme vient au temple ! Comment ose-t-il ?
Rabbi Jacob s’éloigne, d’ailleurs il s’éloigne de tous les gens, car il aime être à l’écart. Pas pour être seul, mais pour être mieux vu par les autres. Il aime ça. Il fera particulièrement attention à ce que son ombre ne touche pas celle de ce publicain, ce traître ! Il a trop peur de se faire souiller par l’ombre de cet homme pécheur.
Dieu voit dans le cœur des hommes et c’est maintenant ça qui nous intéresse. Nous allons écouter ce qui se passe dans le cœur de ces hommes. Oui, Rabbi Jacob est venu au temple dans une belle robe, il a donné beaucoup d’argent, il a été admiré par beaucoup de gens. Mais comme le dit la Bible, Dieu ne regarde pas à l’apparence extérieure, il regarde au cœur. Et c’est ce qui se passe à l’intérieur de cet homme qui intéresse Dieu. Dans le silence de son cœur, cet homme va prier. Ecoutez les paroles de son cœur.
- Oh Dieu ! Je te remercie de ce que je ne suis pas comme le reste des hommes qui sont des voleurs, qui sont injustes, qui commettent l’adultère ! Oh ! Je suis bien meilleur, moi pharisien. Oh, merci mon Dieu, parce que je suis meilleur que tous les autres. Et regarde oh, Dieu, regarde là-bas, pas loin de moi, il y a ce publicain, ce voleur, Monsieur Isaac ! Ah, merci, parce que je ne suis pas comme lui ! Oh, mon Dieu, je suis bien meilleur que lui, regarde, regarde, je jeûne deux fois la semaine et mon Dieu, tu te rends compte, deux fois la semaine je jeûne pour toi ! Et puis ce n’est pas tout, tu sais, je donne la dîme de tout, de tout ce que je possède ! Je te donne la dîme de tout ! Oh, mon Dieu, merci d’être si bon, oh mon Dieu, merci d’être meilleur !
C’est une drôle de prière ! Cet homme n’a rien à demander à Dieu, il n’a rien à lui apprendre non plus, parce que Dieu connaît son cœur. Cet homme est si orgueilleux et si fier ! Et je te dis une chose, sa prière ne va même pas dépasser les colonnes du temple. En revanche, non loin de là, il y a ce pauvre publicain. Monsieur Isaac a le regard bas. La Bible nous dit qu’il n’ose même pas lever les yeux vers le ciel. Depuis cette nuit, il a compris quelque chose. Il a compris que pour s’approcher de Dieu, il faut régler un problème et ce problème,
c’est le péché. Oui, il est pécheur, il le sait et c’est cela qui le rend si triste. Il sait maintenant que Dieu a le droit de le punir. Il sait que Dieu est en colère contre lui. Mais il sait aussi qu’il peut demander grâce à Dieu. Ecoute ce que son cœur dit. Il n’ose même pas lever les yeux vers le ciel et la Bible nous dit qu’il se frappe la poitrine avec ses mains.
- O Dieu, sois apaisé envers moi pécheur ! O, mon Dieu, calme ta colère envers moi qui suis pécheur ! Je reconnais que je suis pécheur, mais je sais que tu peux faire grâce.
Cet homme a compris quelque chose de très important. Il est pécheur et il ne peut s’approcher de Dieu que si Dieu lui fait grâce. Lui-même, il ne mérite rien, aucun de ses actes ne pourra racheter son péché. Il est conscient de son péché, de son impuissance, il est conscient aussi de la grandeur de Dieu et de sa sainteté. Il sait que pour être sauvé, Dieu doit faire grâce. Si tu veux t’approcher de Dieu, tu dois, toi aussi, reconnaître que tu es un pécheur. Tu dois aussi dire ton péché à Dieu, le confesser :
- Je suis une fille, je suis un garçon pécheur, mais je crois, je crois que tu peux faire quelque chose pour moi, je crois que tu peux me rendre meilleur.
Notre Seigneur Jésus apporte une conclusion à cette histoire qu’il a racontée. Oui, il y a des hommes qui se croient justes, il y a des hommes qui croient que leurs actes religieux ont plus de valeur que ce qu’ils sont réellement dans leur cœur. Ils croient pouvoir tromper Dieu, amadouer Dieu, acheter Dieu avec des actes, alors que leur cœur est encore mauvais et orgueilleux et le Seigneur Jésus dit :
- Je vous dis que le publicain descendit dans sa maison justifié plutôt que l’autre.
Celui qui a été lavé de ses péchés, c’est celui qui les a confessés, qui les a reconnus devant Dieu. C’est ça la grandeur et la grâce de notre Dieu.