La dernière Pâque
Matthieu 26 v. 1-46
- Tu l’as entendu ?
- Vraiment il exagère !
- Il blasphème, comment ose-t-il dire qu’il jugera les nations assemblées devant lui ? - Il se prend pour Dieu, mais notre Dieu est unique !
- Qu’on le mette à mort !
- Oui, qu’on le mette à mort !
- Qu’en penses-tu Caïphe ?
- Oui, cet homme mérite la mort, mais...méfions-nous du peuple ! Il faudrait agir avec ruse, l’attirer dans un guet-apens par exemple...en tout cas, on ne peut pas l’arrêter comme ça devant tout le monde !
- Attendons alors quelques jours, jusqu’à ce que la fête de la pâque soit terminée !
- Oui, c’est ça, attendons encore un peu !
Ce sont les principaux sacrificateurs et les anciens du peuple qui viennent de parler. Ils sont tous là, réunis à l’ombre du temple et ils réfléchissent à la meilleure façon de se débarrasser de cet homme, ce rassembleur de foule, ce perturbateur. Il est d’ailleurs revenu ce matin et là, à l’intérieur même des murs du temple, il parle aux foules. Les chefs religieux ne supportent plus cela, il déteste cet homme qui a toujours réponse à tout ! La foule est nombreuse, les gens viennent de tout le pays pour célébrer Pâque à Jérusalem, beaucoup s’arrête près de cet homme pour l’écouter.
- Papa, Papa, qu’est-ce qu’il raconte ?
- Tiens monte sur mes épaules et écoute !
- ...J’ai eu faim et vous m’avez donné à manger, j’ai eu soif et vous m’avez donnez à boire, j’étais étranger et vous m’avez recueilli...
- Qu’est-ce qu’il veut dire, on l’a jamais vu, nous ! On lui a jamais donné à manger !
- Ecoute la suite...
- Toutes les fois que vous avez fait ces choses à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous les avez faites !
- C’est qui ce monsieur ?
- C’est Jésus, le Nazaréen, certains pense que c’est le messie...mais chut, écoutons le encore !
A ce moment-là, un des hommes qui entourent le Seigneur Jésus, tourne la tête, il regarde là-bas, vers les principaux sacrificateurs...puis lentement, très lentement, sans que personne le remarque, il recule, il laisse sa place aux gens, il s’éloigne de Jésus. Puis rapidement, la tête basse, il va vers les sacrificateurs...
A vois basse et en regardant ailleurs, il commence à leur parler :
- Je suis Judas Iscariot, un disciple de Jésus. Que me donnez-vous si je vous le livre ?
- C’est vrai, tu es prêt à faire ça ?
- Puisque je vous le dis... alors vous me paierez combien ?
- Trente pièces d’argent !
- Entendu, je viendrai vous chercher quand le moment sera venu !
Il repart aussitôt et rejoint la foule qui écoute le Seigneur Jésus. Personne ne se doute qu’un terrible plan est en train de prendre forme pour éliminer Jésus. Mais Jésus lui, la lumière du monde, sait que son heure est bientôt venue, il sait qu’il va bientôt quitter ce monde pour rejoindre son Père.
C’est le matin, les disciples se réveillent et ils regardent le soleil se lever derrière les collines. Ils ont peut-être dormis là, dehors sur la montagne des Oliviers, car il y a tellement de monde à cause de la fête qu’il n’y a plus une seule place en ville. Au loin, ils voient Jérusalem qui doucement se réveille. Aujourd’hui c’est la grande fête, le premier jour des pains sans levain, comme ils l’appellent. Dans les familles on prépare joyeusement le repas de la Pâque. Les disciples, eux, se demandent comment et où ils vont pouvoir célébrer la fête... A ce moment Jésus s’approche d’eux, et comme s’il lisait dans leur cœur, il leur dit :
- C’est aujourd’hui qu’on doit tuer les agneaux pour le repas de la Pâque, Pierre et toi Jean, allez nous préparer le repas !
- Mais...où veux-tu que nous allions ? Où devons-nous préparer ce repas ?
- Allez à Jérusalem, et là, quand vous entrerez dans la ville, vous rencontrerez un homme qui porte une cruche d’eau. Suivez-le jusqu’à la maison où il va entrer. Et là, vous lui direz : Le maître te demande : « où est la salle où je vais manger le repas de la Pâque avec mes disciples » ? Alors, l’homme vous montrera une grande pièce en haut de la maison, avec tout ce qu’il faut, et c’est là que vous préparerez le repas.
Les disciples qui connaissent leur maître depuis à peu près trois ans, savent que les choses vont se passer exactement comme il a dit. Ils savent qu’ils rencontreront un homme qui portera de l’eau, même si d’habitude ce sont les femmes qui font ce travail. Alors joyeusement Pierre et Jean descendent la colline et courent en direction de Jérusalem. Les portes de la ville viennent de s’ouvrir, les gens entrent et sortent et Pierre aperçoit là-bas un homme avec une cruche d’eau sur la tête, alors, sans rien dire, lui et Jean se mettent à le suivre...
Tout est prêt maintenant, Pierre et Jean ont rejoint les autres disciples. Et comme le soir approche, tous ensemble avec le Seigneur Jésus, ils grimpent les escaliers qui mènent en haut de la maison, dans la grande pièce pour fêter la Pâque. Chacun s’installe autour de la grande table, le Seigneur dit alors :
- J’ai eu très envie de manger cette Pâque avec vous avant de souffrir, car je vous le dis, je ne la mangerai plus, jusqu’à ce qu’elle soit accomplie dans le royaume de Dieu.
Les disciples sont heureux d’être là avec leur maître, ils se réjouissent du royaume de Dieu, sans vraiment comprendre pourquoi il a parlé de souffrance, mais qu’importe, le repas est bon, la fête est belle. Au bout d’un moment, le Seigneur Jésus se lève, il ôte sa tunique et prend un linge. Les disciples silencieux le voient verser de l’eau dans un bassin, puis s’approcher de l’un d’entre eux. Avec beaucoup d’amour, il se met à laver les pieds du disciple et à les essuyer avec son linge. Quelle chose étrange ! Lui, leur maître ? Il continue et personne n’ose rien dire. Il arrive maintenant vers Pierre, celui-ci n’y tenant plus, s’écrie :
- C’est toi, Seigneur qui me lave les pieds ?
- Ce que je fais, tu ne le comprends pas maintenant, mais tu le comprendras bientôt. - Non, jamais tu ne me laveras les pieds !
- Mais...si je ne te lave pas, tu ne pourras pas être avec moi !
- Alors, Seigneur, lave-moi pas seulement les pieds, mais aussi les mains et la tête !
- Non, Pierre, celui qui est lavé, n’a besoin que de se laver les pieds pour être entièrement pur ; et vous êtes purs, mais pas tous... non vous n’êtes pas tous purs !
Le Seigneur se relève, il remet sa tunique et reprend sa place à table. - Avez-vous compris ce que je viens de faire ?
Le Seigneur, par ce geste, a voulu montrer à ses disciples qu’ils ont besoin d’être purifié. Les pieds nous parlent de la marche chrétienne, l’eau utilisée pour laver les pieds nous parle de la Bible, la Parole de Dieu qui purifie nos vies. Car dans nos vies, on est en contacts avec toutes sortes de choses qui peuvent nous éloigner de Dieu, c’est pourquoi on a besoin d’écouter la Parole de Dieu, pour rester purs et proches de Dieu.
Il regarde ses disciples et dit doucement :
- J’ai dit que vous n’êtes pas tous purs, car l’un d’entre vous qui mange avec moi, me livrera.
- Comment, l’un d’entre nous va te livrer ? - Seigneur, est-ce moi ?
- Seigneur, est-ce que c’est moi ?
Pierre se tourne alors vers Jean qui est assis tout prêt de Jésus et lui fait signe... - Pssst, demande-lui qui c’est ! (chuchoter)
- Seigneur, qui est-ce ?
- C’est celui à qui je donnerai le morceau trempé dans la sauce !
Les disciples effrayés se regardent les uns les autres, chacun retient son souffle... qui va recevoir le morceau de pain ?? !!! Le Seigneur prend un morceau de pain, il le trempe dans la sauce, le ressort et le donne à celui qui est assis là-bas au bout, celui qui n’ose regarder les autres...Judas, fils de Simon, l’Iscariot !
- Judas, ce que tu fais, fais-le rapidement !
Alors sans dire un mot, Judas prend le morceau, il se lève et sort de la chambre. Il sait où il doit aller, oui, il va rejoindre les principaux sacrificateurs, car c’est le moment de leur livrer le Seigneur Jésus. Mais les autres disciples ne comprennent pas...
- Que va-t-il faire ?
- Le Seigneur lui a peut-être demandé d’acheter encore quelque chose puisque c’est lui qui garde l’argent.
- Moi je crois plutôt qu’il lui a demandé de donner quelque chose aux pauvres pour faire la fête.
Mais à ce moment là, le Seigneur les interrompt :
- Je ne suis plus que pour quelques temps avec vous, et j’ai encore beaucoup de choses à vous dire, écoutez-moi...Je vous donne un commandement nouveau : aimez-vous les uns les autres...Que votre cœur ne se trouble point, croyez en Dieu et croyez aussi en moi...
Le Seigneur parle longtemps à ses disciples, il leur parle de cette place qu’il va leur préparer au ciel, dans la maison de son père, il leur parle d’un Consolateur, l’Esprit de Vérité, qui viendra en eux après son départ. Il les encourage à garder ses paroles. Il leur promet Sa paix, une paix que le monde ne connaît pas, il leur parle de son amour, puis des difficultés qu’ils rencontreront quand il ne sera plus là, mais il leur rappelle que lui a vaincu le monde, alors qu’ils ne perdent pas courage.
Le repas n’est pas encore terminé, le Seigneur Jésus prend maintenant du pain et après avoir prié, il le partage et le donne à ses disciples en disant :
- Prenez, mangez, ceci représente mon corps. Puis, il prend une coupe, il la leur donne en disant :
- Buvez en tous, ceci représente mon sang, le sang de l’alliance qui est répandu pour plusieurs pour enlever les péchés.
En silence les disciples se passent entre eux le pain, puis la coupe. Ils ne comprennent pas que ce pain et ce vin qui représente le corps et le sang du Seigneur, nous parle de sa mort. Le repas est terminé. Ils chantent encore des cantiques, des Psaumes probablement, puis ils sortent les uns après les autres. Le soleil s’est couché depuis longtemps, ils quittent Jérusalem pour retourner là-bas, sur la Montagne des Oliviers, où, comme beaucoup d’autres voyageurs, ils vont passer la nuit. Les disciples entourent le Seigneur qui leur parle encore :
- Cette nuit, je serai pour vous tous une occasion de chute, car il est écrit : Je frapperai le berger et les brebis du troupeau seront dispersées.
Pierre s’écrie :
- Non, Seigneur, tu ne seras jamais pour moi une occasion de chute !
- Pierre, je te dis la vérité, cette nuit, avant que le coq chante, tu me renieras trois fois.
- Même si je dois mourir avec toi, je ne te renierai pas ! Non, jamais !
Tous les autres disciples sont bien d’accord avec Pierre, jamais ils ne renieront leur Seigneur ! Ils sont maintenant arrivés à un endroit qui s’appelle Gethsémané et le Seigneur leur dit :
- Asseyez-vous ici, pendant que je prierai. Pierre, Jacques et toi Jean, venez avec moi...mon âme est triste jusqu’à la mort, restez ici et veillez avec moi.
Les trois disciples voient bien que leur maître est très triste, ils le voient qui prie, à genoux par terre, mais eux...ils sont si fatigués, après cette longue journée, ce bon repas...leurs yeux se ferment...et très rapidement, ils s’endorment l’un après l’autre! Mais pas très longtemps car le Seigneur les appelle :
- Pierre ! Tu n’as pas pu veiller une heure avec moi ?
Les disciples ne savent pas quoi répondre, surtout quand le Seigneur revient pour la deuxième fois les réveiller... ! Mais ils ne vont plus beaucoup dormir cette nuit-là...cette nuit, la plus sombre que l’humanité n’ait jamais connue, n’est pas terminée...cette nuit va encore être longue, très longue...dans quelques heures, le monde va clairement montrer qu’il ne veut pas de Dieu ni de son Fils Jésus –Christ ! Quel terrible malheur ! Et toi aujourd’hui, vas- tu encore refuser la main que te tend notre Dieu ? Ou vas-tu croire que Jésus est le Fils de Dieu et qu’il est vraiment merveilleux parce qu’il est le chemin de la vérité et de la vie ?