D'Emmaüs à Béthanie
Luc 24 v. 13-49
- Qu’est-ce que tu penses-toi ?
- Hum... elles avaient l’air d’y croire... je ne sais pas. Et pourquoi il ne s’est pas montré à des hommes hein, ? C’est quand même étonnant !
- Ben il n’y avait pas d’hommes dans le jardin, juste ces femmes.
- Oui mais quand même, si Pierre nous avait dit qu’il avait vu Jésus, et bien...
- Oui, mais justement, Jésus n’a jamais fait les choses comme nous on les aurait faites !
- En tout cas une chose est sûre, la tombe est vide !
- Oui et il paraît qu’on nous accuse d’avoir volé le corps.
- Mais comment est-ce qu’on aurait pu avec tous ces soldats ?
- J’ai entendu dire que nos chefs religieux sont prêts à les couvrir, mais qu’en échange ils doivent répandre le bruit que c’est ses disciples qui ont volé le corps !
- A bon, alors tout ça, ça va encore se retourner contre nous ! - Oui, il vaut mieux qu’on soit discret ces prochains jours.
- C’est pour ça que tu tenais tellement à partir à Emmaüs !
- Ben.. peut-être !
Les deux hommes continuent à discuter tout en marchant sur le chemin qui mène à Emmaüs. Têtes baissées, ils ont l’air soucieux. C’est qu’ils viennent de vivre des événements terribles. Il y a juste trois jours, leur maître, celui dont on disait qu’il était le messie, le sauveur du peuple d’Israël, leur maître... il est mort comme un brigand, cloué sur une croix. Mais voilà, depuis ce matin, son corps a disparu. Sa tombe a été ouverte malgré la garde romaine !
- Oh, messieurs, comme vous avez l’air triste, qu’est que vous avez ?
Tout étonnés, nos deux amis s’arrêtent regardent cet homme qui vient de s’approcher... Il a l’air plutôt honnête
- Tu viens de Jérusalem ?
- Oui.
- Tu n’es pas au courant de ce qui vient de se passer là-bas ? - Qu’est-ce qui s’est passé ?
Reprenant la route, l’un d’entre eux, nommé Clopas, lui explique :
- Il y avait un homme qui s’appelait Jésus de Nazareth. C’était un homme de Dieu, un prophète puissant en œuvre et en paroles. Nos chefs religieux ne l’aimaient pas, alors ils l’ont livré aux autorités romaines en l’accusant faussement pour qu’il soit condamné à mort. Ils l’ont crucifié. Voilà pourquoi nous sommes tristes, car nous aimions profondément cet homme.
- Mais ne dit-on pas qu’il est ressuscité ?
- C’est vrai qu’il y a des femmes qui disent ça. Elles auraient vu des anges dans la tombe vide qui leurs ont dit que Jésus est ressuscité. Mais ensuite quand les hommes sont partis là-bas ils n’ont rien vu... alors, tu comprends, ces histoires de femmes...
- -
Mais enfin, vous ne comprenez pas... regardez ce qu’ont dit les prophètes, Moïse le premier et puis les autres. Ils ont tous parlé des souffrances du Messie, puis de sa gloire.
Ecoutez-moi bien....
Tout en continuant leur chemin, l’homme leur montre les différentes prophéties qui parlent du sauveur d’Israël. Clopas et son ami sont vraiment étonné de rencontrer un homme qui connaît si bien les textes sacrés, pourtant c’est sûr, il n’est pas un docteur de la loi. On dirait plutôt un homme du peuple, un artisan peut-être, et en plus il a l’accent de Galilée... alors comment peut-il connaître tant de choses, car c’est bien connu les Galiléens sont des gens plutôt rustres et pas très intellectuels ! Accrochés à ses paroles, ils ne voient pas le temps qui passe et le chemin qui défile ! Emmaüs est déjà là. Le Galiléen lui, il doit continuer son chemin... Clopas demande quand-même :
- Est-ce que tu ne voudrais pas rester avec nous ce soir ? La nuit approche, tu pourrais continuer ton chemin demain !
- D’accord, j’accepte votre invitation !
Autour d’une table bien garnie, la soirée promet d’être fort intéressante ! Les différents membres de la famille sont enchantés d’accueillir cet homme ! Clopas lui présente le pain. L’invité le prend et le pose devant lui. Avant de le distribuer, il veut prier. Il remercie Dieu pour ce repas, pour l’accueil de Clopas et son ami, pour sa protection ! Puis il reprend le pain, le partage et le donne à ceux qui sont assis autour de la table ! Alors Clopas comprend...!
- Mais c’est lui !
Il voit ses mains qui distribuent le pain... des mains blessées... percées...
- Jésus !
Mais au même moment Jésus, car c’est bien lui, Jésus n’est plus là. On le cherche, on l’appelle, mais il n’est plus dans la maison, il n’est plus dans la cour, il a disparu !
- Je comprends maintenant pourquoi il parlait si bien des prophètes !
- Oui, notre cœur ne brûlait-il pas au-dedans de nous lorsqu’il nous parlait en chemin et qu’il nous expliquait les Ecritures ?
- Vite, retournons à Jérusalem pour le dire aux disciples !
Clopas et son ami sont tellement heureux d’avoir rencontré Jésus qu’ils oublient leur faim et leur fatigue, et ils repartent en courrant en direction de Jérusalem ! Tant pis si la nuit est presque là, il faut que les disciples le sachent : Jésus est vivant !
Ils les retrouvent sans difficulté à l’endroit habituel, ils sont là !
- Jésus est ressuscité !
- Oui Pierre est justement en train de nous dire qu’il l’a vu !
- Nous aussi nous l’avons vu, nous étions en route vers Emmaüs !
Et chacun raconte ce qui s’est passé. Tout à coup, une présence envahit la chambre, chacun s’arrête de parler et regarde. Jésus est là, au milieu de la pièce... mais personne ne l’a vu rentrer ! Comment est-ce possible ? Est-ce vraiment lui ou est-ce que c’est... un esprit !
- La paix soit avec vous !
Regardant autour de lui, il voit des visages effrayés :
Pourquoi êtes-vous troublé et pourquoi avez-vous de pareilles pensées dans vos cœurs ? C’est moi Jésus ! Regardez mes mains, elles sont percées, mes pieds aussi ! Touchez-moi, allez-y ! Un esprit n’a pas de corps! Alors vous ne croyez pas encore que c’est moi ? Avez- vous quelque chose à manger ici ?
Il prend alors le poisson rôti et le rayon de miel qu’on lui présente et le mange.
- Ecoutez, tout était écrit dans les livres saints. Moïse, les psalmistes et les autres prophètes ont parlé des souffrances du Messie et de sa résurrection, le troisième jour. Alors maintenant vous êtes témoin de ces choses et comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie. Mais restez encore dans la ville jusqu’à ce que vous soyez revêtu de la puissance d’en haut.
Puis le Seigneur disparaît de la même manière qu’il est apparu ! Les disciples et tous leurs amis sont sûrs cette fois-ci : Jésus est revenu à la vie, il a même mangé avec eux. C’est extraordinaire !
Pierre lui, il ne tient plus en place... il tourne en rond ! Attendre, attendre, le Seigneur a promit de leur donner sa puissance, mais en attendant... il faut attendre, que c’est dur ! Autant faire quelque chose ! Alors Pierre et ses amis décident de retourner chez eux, là-bas en Galilée. A peine arrivé, Pierre veut pêcher. Ses amis aussi. Ils montent tous sur le bateau et partent à la nuit tombée ! Et toute la nuit ils lancent leurs filets... mais ils n’attrapent rien, rien pas un poisson ! Peut-être qu’ils ont un peu perdu la main, ou peut-être qu’ils ont leurs pensées ailleurs... le matin ils sont bien obligés de retourner sur le rivage et là, il y a un homme qui les attend :
- Eh les jeunes, est-ce que vous avez du poisson ? (crier) - Non, on n’a rien attrapé !
- Jetez votre filet à droite du bateau !
Dépités par leur mauvaise nuit, les pécheurs essaient une dernière fois ! Et là, tout de suite ils sentent que ça prend. Oui, il y a du poisson, plein de poisson ! Ils ont même de la peine à ramener le filet tellement il est lourd ! Jean, étonné, regarde cet homme qui leur a donné ce conseil... avec la lumière du soleil qui se lève, il le voit mieux et tout à coup il le reconnaît, mais oui bien sûr il n’y a que lui qui pouvait leur donner un tel conseil !
- Pierre, Pierre, regarde c’est le Seigneur Jésus !
- Tu crois ? Mais oui tu as raison, c’est lui ! Vite mon habit, je veux lui parler, je ne veux pas qu’il reparte !
Pierre enfile son habit et se jette dans l’eau. Il rejoint le rivage à la nage pendant que les autres disciples ramènent tant bien que mal le filet vers le bateau ! Jésus allume un feu avec du charbon. Puis sur les braises il fait rôtir du pain et quelques poissons qu’il a peut-être lui- même attrapés ! Le bateau a rejoint le bord et Jésus demande :
- Apportez encore quelques poissons !
Pierre remonte sur le bateau et tous ensemble il décharge leur précieuse cargaison 153 gros poissons ! Une bonne odeur de poissons grillés se répand dans l’air ! Les disciples debout regardent un peu gênés : ils n’osent pas lui demander qui il est, parce qu’ils savent que c’est Jésus ! Le Seigneur prend alors le pain et le poisson et leur donne lui-même :
- Allez, venez, mangez !
En silence chacun mange, en se demandant bien encore ce qui va se passer ! Quand ils ont tous finis, Jésus se tourne vers Pierre :
- Pierre est-ce que tu m’aimes-tu plus que ceux-ci ? - Oui, Seigneur, tu sais que je t’aime.
- Prend soin de mes agneaux !
Une deuxième fois, puis une troisième fois il lui demande : - Pierre m’aimes-tu ?
- Seigneur, tu sais toutes choses, tu sais que je t’aime !
Les disciples et Jésus restent encore un peu là sur le rivage, puis comme s’il leur donne un rendez-vous, Jésus leur demande d’aller là-bas sur la montagne. Ainsi le Seigneur leur apparaît encore plusieurs fois à des endroits différents avec chaque fois un message spécial :
- Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom de Père, du Fils et de Saint-Esprit. Je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde.
Puis il leur demande de retourner en Judée, à Béthanie près de Jérusalem. Et là il leur apparaît une dernière fois. Il les bénit, puis il est élevé au ciel. Sa mission sur la terre est terminée, il retourne vers son Père. Les disciples ne sont pas tristes, non car ces derniers jours ils ont compris beaucoup de choses. Ils ont compris que leur Seigneur est le grand vainqueur. Il a vaincu la mort, le péché et Il veut partager cette victoire avec tous ceux qui croient en lui. Ils savent aussi qu’ils ne sont pas seuls, le Seigneur leur a promit d’être avec eux pour toujours !