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Le bâtisseur intelligent

Matthieu 7 v. 24-27 ; Luc 6 v. 47-49

Dans un petit village de Syrie, à l’ombre du grand arbre de la place, des femmes discutent avec animation

- Mon mari est rentré hier soir de son voyage en Galilée, il a eu un voyage pénible, mais ce qu’il a vu était tellement extraordinaire qu’il a voulu m’en parler tout de suite malgré sa fatigue. Mon beau-frère pense qu’il exagère, tellement c’est incroyable !

- Dis-nous, raconte-nous tout !

- Oui, s’il te plait, qu’est-ce qu’il a dit, Oncle Josué ?

- Quand il est arrivé à Capernaüm, les gens chez qui il logeait lui ont parlé d’un homme qui semble être un prophète, et qui peut faire des choses que jamais personne n’a pu faire !

- Ah bon ! Et qu’est-ce qu’il peut faire, ce prophète ?

- Eh bien, par exemple, il y avait un vieil homme qui ne pouvait plus marcher depuis des années, un jour le prophète est venu vers lui et par une seule parole, il l’a guéri. On lui a même raconté que ce prophète, qu’on appelle Jésus, arrive à chasser des esprits mauvais ! Mon mari ne savait pas trop que penser... Mais à sa grande surprise, le lendemain, alors qu’il continuait son voyage vers Magdala, il a rencontré cet homme !

- Ah oui !
- Et cette fois-ci, il l’a vu de ses propres yeux guérir un lépreux !
- Mais alors il faut qu’on lui amène nos malades !
- Oui, allons vite en parler autour de nous, il faut absolument faire quelque chose...

C’est ainsi peut-être que la renommée du Seigneur Jésus se répandit dans toute la Syrie et dans les pays voisins. De grandes foules le suivaient sur les routes alors qu’il parcourait la Galilée. Mais Jésus ne faisait pas que guérir des malades, il parlait aussi du royaume de Dieu, il annonçait aussi la bonne nouvelle du salut. Souvent il entrait dans les synagogues, là où les gens se réunissent pour prier et lire les textes anciens. Tous l’écoutaient avec étonnement, car il parlait avec autorité.

Un jour, en voyant ces grandes foules qui le suivaient continuellement, il décide de monter sur une montagne pour se mettre un peu à l’écart. Il désire parler plus spécialement à ses disciples, ces hommes qu’il a choisis pour les former et qui ont tout quitté pour le suivre. Là, sur cette montagne, il leur explique plus exactement quelle est la volonté de Dieu pour les hommes. Il leur montre que les valeurs de Dieu ne sont pas toujours les mêmes que celles des hommes. Dorénavant, ses disciples et tous ceux et celles qui croient que lui, Jésus, est vraiment le Fils de Dieu, seront comme des ambassadeurs du royaume de Dieu sur cette terre.

- Vous êtes la lumière du monde, que votre lumière luise devant les hommes, en sorte qu’ils voient vos bonnes œuvres et qu’ils glorifient votre Père qui est dans les cieux !

C’est ainsi que pendant de longues heures le Seigneur Jésus parle à ses disciples. Peu à peu la foule les a rejoints, il est tellement populaire. Mais il sait que des temps plus difficiles viendront bientôt. Si maintenant beaucoup reconnaissent son autorité et l’appelle « Seigneur », il n’en sera pas toujours ainsi. Il ne suffit pas de l’appeler Seigneur pour être sauvé. En regardant tous ces hommes, ces femmes et ces enfants, qui attendent tant de lui, il est ému. Alors, pour toucher leur cœur, pour leur montrer le chemin de la vie avec Dieu, il leur raconte une histoire, une histoire que nous te racontons aujourd’hui. Nous avons rajouté quelques détails, comme dans chacune de nos histoires, mais nous t’encourageons beaucoup à lire dans la Bible le récit tel que le Seigneur Jésus l’a raconté.

Dans un tout petit village, près du grand fleuve, deux amis se réjouissent ensemble, ils vont bientôt se marier. Mais, avant, ils doivent encore construire une maison, selon la coutume de

leur région. Ils savent que dès que leur maison sera construite, le mariage pourra être célébré.

- Dis-moi, tu as choisi un emplacement pour ta maison ?

- Oui, j’ai même déjà acheté le terrain au vieux Ibrahim ! C’est tout près du fleuve, comme ça ma femme n’aura pas besoin d’aller trop loin pour chercher de l’eau !

- Moi, j’aimerais bien aussi construire pas trop loin du fleuve... Mais je veux trouver un endroit plus stable. Tu sais, dans le quartier du vieux Ibrahim, c’est tellement sablonneux. Tu te souviens, l’année dernière, la moitié du champ de Joseph a été emportée par le fleuve, j’aimerais trouver quelque chose de plus solide pour ma maison !

- Ah oui ? T’as une idée où ?

- Oui... Mais le propriétaire demande trop, je crois que je vais attendre qu’il baisse un peu ses prix.

- Ah, moi je ne veux pas attendre plus longtemps. Je préfère commencer tout de suite la construction.

C’est ainsi que les jours suivants, il se met au travail. Il déploie tant d’énergie qu’en quelques semaines seulement sa maison est terminée. On peut dès lors organiser son mariage, et le jour de la cérémonie, il retrouve son ami.

- Et toi, alors, c’est pour quand ton mariage ?

- J’ai enfin pu obtenir le terrain que je voulais et je vais pouvoir commencer la maison.

- Bon courage et invite-moi pour ton mariage !

En voyant son ami si joyeux, il reste un peu pensif. Dire qu’il aurait pu être à sa place... Mais non, il ne regrette rien ! C’est vrai qu’il a dû un peu attendre, mais sa maison sera vraiment solide. Le terrain lui a coûté finalement presque toutes ses économies, mais il sait que, tout en étant près du fleuve, il est solide et stable. Il va pouvoir construire sa maison sur des rochers qui ne risqueront pas de glisser comme le sable à la saison des pluies. Les semaines suivantes, il travaille dur pour pouvoir mettre un peu d’argent de côté pour l’achat du matériel de construction. Souvent il passe à côté de la jolie maison de son ami et de sa jeune femme. Ils ont l’air si heureux ! Ils ont planté un petit champ qui promet de belles récoltes grâce à l’eau du fleuve. Lui, par contre, n’a presque plus le temps de voir sa fiancée qui habite un autre village, tant il a de travail !

Enfin arrive le jour où il peut acheter le matériel pour sa maison. Plein de courage, il se met au travail. Et il en a bien besoin, car c’est dur de creuser dans la pierre. Lentement les fondations se creusent, puis les murs montent... Il faut souvent aller chercher de l’eau dans le fleuve, et comme sa maison est un peu plus élevée que le niveau de l’eau, il glisse sur les rochers lisses. Il se dit qu’il devra absolument tailler quelques marches dans le roc, et, d’ailleurs, autant le faire tout de suite. Alors il prend son pic et patiemment il taille une marche, deux marches et après bien des efforts, un joli escalier relie dorénavant sa maison au fleuve. Notre pauvre ami n’a pas beaucoup de temps pour se reposer, car il sait que les premières pluies vont bientôt arriver et il faut absolument qu’il termine le toit avant ! Souvent on le voit qui regarde avec anxiété tout là-bas à l’horizon... Alors il scie avec un peu plus d’énergie, puis il hisse les poutres sur le toit qu’il fixe ensuite avec des gros clous. Tard dans la nuit on l’entend encore travailler !

Mais un beau jour ses efforts sont enfin récompensés et sa maison est prête, prête pour accueillir sa femme. Quel bonheur de pouvoir lui annoncer cette bonne nouvelle ! Sans plus tarder, leur mariage est célébré. Il a voulu le meilleur pour sa femme et il est heureux de pouvoir lui offrir cette belle et solide maison. Il ne regrette rien de ces longs mois où il a dû tant travailler. Il sait que ça vaut la peine. En construisant sur le roc, il sait qu’il a choisi le bon terrain.

L’installation dans la nouvelle maison se fait dans la joie. Les premières pluies sont là, mais, ils n’ont rien à craindre, le nouveau toit ne laisse rien filtrer. De temps en temps, ils vont rendre visite à leurs amis. Ce jour-là justement la pluie vient d’inonder complètement leurs champs :

- Mais, heureusement, on a pu récolter juste avant !

- Il faut dire que cette année les pluies sont vraiment fortes et je ne me rappelle pas d’avoir déjà entendu le vent souffler si fort.

- Et... Pour ta maison... Tu ne crois pas qu’il faudrait un peu consolider les fondations ?

- Ma maison ? Tu n’y penses pas... On n’a pas encore vu la moindre goutte d’eau à l’intérieur ! Mon toit est fait à toute épreuve !

- Oui, mais....

- Ne t’en fais pas ! Tu te fais toujours trop de soucis... Viens plutôt manger avec nous, ma femme est une excellente cuisinière !

- Et comment te sens-tu dans notre village ?

- Oh, mais c’est très agréable!

C’est ainsi qu’ils passent une agréable soirée. En rentrant chez eux, le mari partage quand même ses soucis avec sa femme. Tu sais, il aurait dû écouter nos conseils, mais il ne veut rien entendre !
Les jours suivants, la pluie tombe toujours plus fort, on ne voit presque plus personne dans les rues du village, chacun restant chez soi ! Une nuit le vent souffle si fort que bien des gens n’arrivent pas à s’endormir. On entend partout des bruits, des grincements, des branches d’arbres qui se cassent, des portes qui claquent. Même dans la nouvelle maison, le vent s’engouffre et renverse des pots et des marmites dans la cuisine ! On entend au loin un arbre qui grince affreusement avant de s’effondrer dans un craquement sinistre. Enfin, au bout d’un temps interminable, la tempête se calme. La nuit glaciale laisse peu à peu sa place à la lumière du jour. C’est un petit matin gris, étrangement calme. De temps en temps on entend des cris, des pleurs et puis il y a le fleuve qui continue sa course dans un bruit furieux, emportant avec lui d’immenses quantités de sables et des débris de toutes sortes... Lentement les gens sortent de chez eux.

Nos amis eux aussi poussent la porte de leur maison, le niveau du fleuve a presque atteint le haut des marches taillées dans le roc, mais leur maison n’a rien, elle a tenu le coup. Mais bien vite, ils voient que cette terrible tempête a causé beaucoup de dégâts dans le village. Et en allant dans le quartier du vieux Ibrahim, c’est en vain qu’ils cherchent la maison de leurs amis. Avec ces vents si violents, elle s’est écroulée et a été emportée, balayée par le fleuve. Il ne reste plus rien.

Le Seigneur se tourne vers les foules rassemblées autour de lui et, de sa belle voix forte, il dit encore :

- Cet homme insensé qui a bâti sa maison sur le sable, est comme celui qui entend mes paroles et ne les met pas en pratique. Par contre, je comparerai l’homme prudent, qui a bâti sa maison sur le roc, à celui qui écoute mes paroles et qui les met en pratique.

Oui, il est facile d’écouter le Seigneur, sa parole, et puis d’oublier ! Il est souvent plus difficile de suivre réellement ses enseignements. Pour construire intelligemment, fondons nos vies non seulement sur l’écoute des paroles de Dieu, mais aussi sur la mise en pratique de ses paroles. Recherchons Dieu de tout notre cœur, c’est le seul chemin de la sécurité.