La mort de Jésus
Matthieu 26 v. 47 à 27 v. 56
C’est la nuit. Là dans le jardin de Gethsémané, je me suis endormi avec Pierre et Jacques, mes deux compagnons. Jésus, notre maître vient de nous réveiller doucement, jamais je ne l’ai vu comme ça, il a l’air si triste.
- Allez, levez-vous maintenant, regardez là-bas, celui qui me livre arrive !
- Qu’est-ce qu’il y a là-bas ? Ah oui, on voit des gens qui arrivent avec des lanternes et des flambeaux, que viennent-ils faire ici en pleine nuit ?
- Jean, regarde, il y a Judas !
- Mais qu’est-ce qu’il fait avec tous ces soldats ?
Jésus s’avance, entouré par tous ces disciples dont certains sont encore à moitié endormis et qui visiblement ne comprennent rien à ce qui ce passe !
Mais qu’est-ce qu’ils nous veulent, regarde, ils sont tous armés !
- Judas ! Tu es revenu ?
Sans rien dire Judas s’avance, il va vers Jésus et le salue avec beaucoup de respect, en l’appelant « Maître » et en lui donnant un baiser !
- Judas, c’est par un baiser que tu livres le Fils de l’homme !
- Maître, il te veut du mal ? Devons-nous te défendre et frapper avec l’épée ? - Non, ne levez pas vos épées !
Mais c’est trop tard, car Pierre a déjà levé son épée, et dans un terrible sifflement, il frappe un homme. Le malheureux n’a pas eu le temps de s’échapper, il est blessé, il se tient la tête avec les deux mains en hurlant de douleur, beaucoup de sang coule...et là, par terre, il y a son oreille qui a été arrachée ! Jésus, sans perdre un instant, s’approche du blessé et le guéri, le sang ne coule plus. Le Seigneur Jésus vient de faire un miracle de plus, le dernier peut-être ?
Pourquoi êtes-vous venus ici avec vos bâtons et vos épées comme si nous étions des brigands ? Hier encore, j’étais assis parmi vous dans le temple et vous ne m’avez pas arrêté ! Maintenant si c’est donc moi que vous cherchez, je suis là, mais laissez aller mes disciples !
Comprenant que Jésus va être arrêté, les disciples s’enfuient en courant ! Personne ne cherche à les rattraper, Jésus se retrouve seul, tout seul ! Plus aucun ami n’est là ! Les soldats se saisissent alors de lui et l’attachent solidement comme s’il était un dangereux bandit ! Ils s’enfoncent dans la nuit noire, et le jardin de Gethsémané retrouve sa tranquillité habituelle !
Là, dans la nuit je vois un homme qui bouge. Il est caché derrière un gros rocher, doucement il se lève et il regarde attentivement autour de lui. On ne voit presque rien, il fait si noir ! Il y a juste cette lumière là-bas, au loin, c’est la foule qui s’éloigne avec le Seigneur Jésus ! Alors, en faisant le moins de bruit possible, je le vois qui se met à marcher dans leur direction.
- Pierre, c’est toi ?
- Hein, qui est-là ?
- C’est moi Jean ! Attends-moi ! (Bruit de marche) Où vas-tu ? - Eh bien, je veux essayer de voir où il l’emmène.
- Je viens avec toi !
Les deux hommes marchent dans la nuit. Ils retournent à Jérusalem, de loin ils entendent les soldats qui se moquent de Jésus.
- Pourquoi le Seigneur se laisse-t-il faire ? Il a bien dit que son Père pourrait lui envoyer une armée d’anges !
- Oui, mais il a aussi dit qu’il ne se défendra pas pour que les écrits des prophètes se réalisent !
- Regarde, ils vont chez Caïphe maintenant! Viens ! Entrons avec eux!
Laissons Pierre et Jean un instant pour regarder ce que le prophète Esaïe avait dit sur cette arrestation injuste du Seigneur Jésus :
« Il est méprisé et abandonné des hommes...nous l’avons dédaigné... cependant ce sont nos souffrances qu’il a portées, et nous l’avons considéré comme puni, frappé de Dieu, humilié. Mais il était blessé pour nos péchés, le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur lui... il a été maltraité, opprimé et il n’a pas ouvert la bouche, semblable à un agneau qu’on mène à la boucherie, il n’a pas ouvert la bouche... il s’est livré lui-même à la mort. » Oui, maintenant nous savons que c’était pour nous sauver que tu t’es laissé injustement condamné, nous t’adorons Seigneur, et nous adorons ton Père qui avait prévu ce merveilleux plan pour notre bonheur.
Dans la grande cour de Caïphe, le Souverain Sacrificateur, Jean voit Jésus, à genoux par terre, les mains attachées ! Partout des gens qui parlent, qui rient et qui se moquent de lui !
- Pierre, c’est affreux ! Pierre, mais où es-tu Pierre ? Ah, il est resté dehors, il n’a pas osé entrer !
- Eh toi, là-bas, oui toi !
- Ah, Jean, c’est toi ! Il y a tellement de monde, je n’y comprends rien, je ne sais pas qui je peux laisser entrer, Caïphe mon maître ne m’a rien dit !
Quelle triste soirée ! Mais laisse entrer Pierre, c’est mon ami ! Il veut voir aussi ce qui va se passer.
- Ah, ah, c’est toi Pierre ? Tu es aussi un disciples de Jésus ?
- Ah non, non non, je ne suis pas un disciple de cet homme ! Je ne le connais pas !
Pierre frissonne, il a froid, il ne voit plus Jean. Il est peut-être là-bas vers les chefs religieux qui sont tous rassemblés autour de Jésus et de Caïphe ! Il s’approche du feu que des serviteurs ont allumé et il s’assied là, près d’eux.
Jean frissonne lui aussi, mais lui, il frissonne d’effroi ! Comment osent-t-ils dire tant de méchancetés et de mensonges !
- Oh, Seigneur, pourquoi ne dis-tu rien ? Pourquoi te laisses-tu faire ? Oh, non encore ces deux-là...
- Eh, vous cherchez une accusation ?
- Et bien nous on en a une ! Vous savez ce qu’il a dit une fois ?« Je vais détruire le temple de Dieu et le rebâtir en trois jours » !
- Est-ce vrai ? Alors, Jésus, que réponds-tu à ces hommes ?
- Rien ? Tu n’as rien as dire ?
- Es-tu oui ou non, le Christ, le Fils de Dieu ?
- Oui, je le suis. Et vous verrez maintenant le Fils de l’homme assis à la droite de la puissance de Dieu et venant sur les nuées du ciel !
Caïphe, triomphant, se lève et déchire ses vêtements !
- Ca y est, nous n’avons plus besoin d’autres témoins ! Vous avez entendu son blasphème ? Alors qu’allons-nous faire ?
- Ils méritent la mort, ils méritent la mort !
Pierre est effrayé en entendant ces terribles paroles.
- Tiens, toi t’as l’air d’avoir froid, approche-toi un peu du feu !
- Mais, je te connais toi ; tu es un disciple de cet homme qu’on vient d’arrêter !
- Moi, ah non, je ne le connais pas !
- Mais si c’est bien toi, je te reconnais !
- Je vous jure que je ne le connais pas
- Cocorico !
- Tiens c’est déjà bientôt le matin !
- Jésus, oui tu m’avais dit que je te renierais trois fois avant que le coq chante !
Pierre se lève, il est bouleversé, à travers ses larmes il ne voit presque rien, il tombe presque, il se relève et s’appuie sur le mur. Au milieu de la cour, il voit Jésus qui le regarde, non il n’y a pas de reproche dans son regard, juste de la tristesse et beaucoup d’amour ! Pierre s’en va en courant, il est si triste...lui qui avait juré de le défendre, jusqu’à la mort, s’il le fallait ! Il n’a même pas eu le courage de dire qu’il le connaissait.
Derrière lui les gens quittent peu à peu la cour de Caïphe. Jésus est emmené par des gardes, Jean est un peu plus loin.
- Où vont-ils l’emmener ? Q’ont-ils décidé ? Ils ne peuvent pas le condamner à mort, le gouvernement romain ne le permet pas !
- Eh, où allez-vous ?
- Viens, tu verras !
Je ne vois plus le seigneur Jésus, mais je décide de suivre la foule ! On s’arrête devant la maison du gouverneur romain, Ponce Pilate ! Pourquoi ? Il n’a rien à faire avec cette histoire !
Ponce Pilate, voilà un homme qui excite notre nation à la révolte ! Il veut nous empêcher de payer nos impôts et il se dit roi !
- Es-tu le roi des juifs ?
- Oui ! Tu le dis.
- Il veut nous soulever contre la nation romaine !
- Eh bien, tu ne réponds rien à ces accusations !
-...
- Non, je ne trouve vraiment rien de coupable en cet homme !
- Il parcourt toute la Judée et la Galilée pour soulever le peuple !
- S’il vient de Galilée, alors emmenez-le chez Hérode, c’est lui le gouverneur de Galilée !
Ponce Pilate ne veut pas le condamner, et Hérode non plus ne veut pas prendre cette responsabilité! Alors nous voici encore devant Pilate. La foule est de plus en plus nombreuse. Je vois ces gens en colère qui crient et qui accusent Jésus ! Je suis bouleversé... je n’ose pas repenser à notre entrée triomphale, lorsque Jésus était assis sur un petit âne et qu’il était accueilli par la foule comme un roi ! Il me semble que ça fait si longtemps...et pourtant c’était il y a juste quelques jours ! Qu’est-ce qu’il dit Pilate ?
- Nous avons l’habitude de relâcher un prisonnier à chaque fête, alors qui voulez- vous relâcher aujourd’hui, Jésus ou Barabbas ?
- Barabbas ! Barabbas !
- Que ferais-je alors de Jésus ?
- Qu’il soit crucifié !
- Mais il n’a rien fait de mal !
- Qu’il soit crucifié ! Qu’il soit crucifié !
Je ne peux plus entendre ces cris. Au milieu de cette foule en délire, je ne me suis jamais senti aussi seul. J’essaie d’avancer à contre sens. Je veux retrouver Pierre et Jacques et les autres disciples. Où sont-ils ? Je suis coincé contre ce mur, je ne peux plus avancer, la rue est tellement étroite !
Des soldats s’approchent, avec leurs bâtons ils écartent la foule. Derrière, derrière... on voit Jésus. Il avance avec difficulté, portant sur lui sa croix...ce bois horrible sur lequel il va être crucifié ! Il trébuche, il a mal, il a été battu. Sur sa tête, il a une couronne d’épines qu’on lui a mise pour se moquer de lui.
- Qui es-tu toi ?
C’est un soldat romain qui vient de s’arrêter devant un homme, là tout près.
- Je suis Simon de Cyrène.
- Tu m’as l’air plutôt fort, alors viens, porte la croix de ce condamné.
- Mais... et mes légumes que je viens de ramener du champ ?
- Obéis !
Quelques femmes se mettent à pleurer, en voyant Jésus qui souffre tant !
- Filles de Jérusalem, ne pleurez pas sur moi, mais pleurez sur vous et sur vos enfants !
Lentement la foule s’avance et sort de la ville. Ils vont là-bas, à Golgotha ! Sur cette sinistre colline, une croix s’élève au milieu des moqueries et des injures.
- Il a sauvé les autres, et bien qu’il se sauve lui-même s’il est le Christ ! - Sauve-toi toi-même et descend de la croix !
- Il s’est confié en Dieu, que Dieu le délivre maintenant !
Au-dessus de sa tête, on cloue cette inscription « Celui-ci est le roi des juifs » ! Jean s’est approché, il n’a pas trouvé les autres disciples, mais là au pied de la croix, il voit Marie, la mère de Jésus et Marie de Magdala. Plein de tristesse, il lève les yeux vers son Seigneur, crucifié au milieu des deux brigands. L’un d’eux se tourne vers Jésus et demande :
- Souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton règne !
- Oui, aujourd’hui, tu seras avec moi dans le paradis. Puis Jésus nous regarde sa mère et moi et il dit encore :
- Femme, voilà ton fils ! Et toi...voilà ta mère !
- Oh oui, Seigneur, je prendrai soin de Marie, ta mère, elle viendra vivre chez nous ! Mais que se passe-t-il ? Je ne vois plus rien, il fait complètement nuit...pourtant ce n’est pas le soir !
Tout à coup on entend ce cri déchirant :
- Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ?
Quelques soldats tendent vers Jésus une éponge remplie de vinaigre pour qu’il puisse boire. Après cela, il crie encore :
- Tout est accompli
Et il baisse la tête...
Jean comprend que tout est fini ! A ce moment, la terre se met à trembler, les gens effrayés se regardent entre eux, on entend même certains dirent :
- Cet homme était sûrement Fils de Dieu !
Jésus est mort ! Que va-t-il se passer maintenant ? Que vont devenir les amis de Jésus, les disciples, les femmes qui l’avaient accompagné durant sa vie ? Marie de Magdala voit un homme, plutôt bien habillé, prendre le corps de Jésus. Elle le suit. Son amie, aussi appelée Marie, est là avec elle. L’homme dépose Jésus dans un tombeau, creusé dans le rocher. Une lourde pierre est roulée devant l’entrée...
Jésus, lui qui avait dit qu’il était la résurrection et la vie, va-t-il pouvoir sortir de ce tombeau ? Va-t-il être plus fort que la mort ? Bien sûr ! Ce qu’il a promis, il est capable de le réaliser, ses paroles ne passeront jamais !