La fille de Jaïrus
Matthieu 9 v. 18-26 ; Marc 5 v. 21-43 ; Luc 8 v. 40-56
Imagine un village de pécheurs situé sur les bords d’un lac dans le pays d’Israël. Au centre du village, une synagogue s’élève au-dessus des autres maisons. La synagogue, tu sais, c’est le lieu de prières pour les Juifs. Tout autour, dans les rues avoisinantes, l’animation grandit en ce début de matinée. Les gens sortent de chez eux, certains se saluent en vitesse, d’autres prennent le temps d’échanger quelques mots avant d’aller à leurs occupations. Les charrettes des marchands de poissons et des paysans venus des petits villages alentour envahissent peu à peu la grande place du village où se tient le marché.
- Achetez mon poisson ! Poisson frais du lac ! Achetez pas cher, le meilleur poisson de Capernaüm ! Beignets chauds, qui veut des beignets ?
Un peu à l’écart de toute cette animation, près de la porte de la synagogue, il y a un petit groupe d’hommes qui discutent. Ils ont l’air préoccupés... Et nous pouvons imaginer ce qu’ils se disent :
- Vous avez entendu la nouvelle ? La fille de notre chef de synagogue est très malade !
- Comment ? La fille de Jaïrus, cette petite de 12 ans, si joyeuse et si vive ? Elle est malade ?
- Eh oui, ça a l'air vraiment grave ! Hier, j'ai même vu les médecins que Jaïrus a fait appeler. En quittant la maison, ils avaient vraiment l’air soucieux... Ils ont dit aux parents de la petite : « Soyez forts, soyez courageux... »
- Oh non... Quel dommage ! Quelle pitié ! Une si jolie petite... Et, en plus, c'est sa fille unique ! Et tu crois qu’on ne peut vraiment plus rien faire ?
- Non, il semble que tout est perdu !
Effectivement, non loin de là, Jaïrus, cet homme si respectable, le chef de synagogue, est désespéré. Il est tout près de sa fille qui est si faible, si malade. Jaïrus a fait appeler les médecins les plus compétents de la région, mais ils ont dit qu’on ne pouvait plus rien faire ! Et lui, va-t-il baisser les bras, laisser sa fille mourir sans rien faire, n'y a t-il vraiment aucune solution ? Assis au pied du lit, la tête entre les mains, il laisse vagabonder ses pensées. Il se souvient de ce jour, 12 ans plus tôt, où il a tenu dans ses bras le petit bébé que Dieu leur avait donné. Comme il était fier ce jour-là ! Rapidement le bébé était devenu une fillette bien gaie et souriante. Elle avait grandi, si vite, si vite. Comme ces 12 ans ont passé rapidement ! Et maintenant il voit cette belle jeune fille, sa fille unique couchée sur son lit, sans force, malade d'une maladie dont on meurt.
Jaïrus est là dans sa chambre, perdu dans ses pensées lorsque tout à coup il a une idée. Oui, c'est ça ! C'est ça qu'il faut faire ! Il y a peut-être encore une solution pour sauver sa fille, un dernier espoir ! Jaïrus vient de se souvenir d'un événement, d'un miracle qui s'est passé dans sa synagogue il n’y a pas si longtemps avec un certain Jésus. Les chefs religieux parlent depuis quelque temps déjà de cet homme qui semble connaître Dieu comme personne d’autre. Plusieurs disent qu'il est plus qu'un prophète, mais les chefs religieux le méprisent, on a même voulu le tuer en le précipitant dans un ravin. Ce Jésus est venu un jour dans sa synagogue, Jaïrus s'en souvient bien maintenant, et il a guéri un homme qui avait une main paralysée. Oui, par une parole, Jésus a guéri cet homme pour qui les médecins ne pouvaient rien faire. Ce Jésus l'avait fortement impressionné, mais les autres chefs n'avaient pas du tout aimé cela, et on l'avait chassé. Jaïrus est sûr d'une chose, Jésus peut faire quelque chose pour sa fille.
Il faut qu'il trouve Jésus, avant qu'il ne soit trop tard. Il espère le trouver encore aujourd’hui à Capernaüm, sinon il a bien peur que tout soit perdu ! Définitivement perdu. Plein d’espoir, Jaïrus sort de chez lui et se met à courir.
- Est-ce que vous avez vu celui qui s'appelle Jésus ?
- Non, je ne sais pas.
- Petite fille, oui, toi là-bas, sais-tu où se trouve Jésus ?
- Oui, il est dans la grande rue, il y a toute une foule autour de lui !
Alors Jaïrus se dépêche et effectivement, dans la grande rue, il y a beaucoup de monde qui se presse autour d’un homme en tunique blanche. C'est lui, il l'a reconnu. C'est bien le même homme qui était il y a quelque temps dans sa synagogue. Alors Jaïrus essaie de s'approcher. Mais ce n'est pas facile, il y a tant de monde.
- Maître Jaïrus, que faites-vous ? Vous me marchez sur les pieds.
- Excusez-moi, mon ami, c'est que je suis pressé, c’est une question de vie ou de mort.
- Aie, monsieur, attention, faites attention aux petits !
Tant bien que mal, Jaïrus se faufile entre les gens. Tant pis si plusieurs sont un peu bousculés. Enfin Jaïrus est arrivé. Il est maintenant tout près du Seigneur Jésus. La foule étonnée s’est un peu reculée. Alors, chose incroyable, devant tous, Jaïrus, le chef religieux, lui l’homme si sage et si instruit, lui le chef de la synagogue de Capernaüm, se jette aux pieds du Seigneur Jésus.
- Seigneur, fais quelque chose pour ma fille ! Ma fille unique est malade, très malade. Elle va mourir, c'est certain. Viens chez moi ! Pose tes mains sur elle et elle vivra. Elle sera sauvée.
Le Seigneur a-t-il dit une parole ? Nous n'en savons rien. La Bible dit simplement qu'il va avec lui. La foule aussi les suit. Les gens sont là plus nombreux encore peut-être. Ils se bousculent. Chacun veut tout voir, tout entendre. Même le Seigneur Jésus est bousculé. Dans cette foule, il y a une femme qui est malade depuis douze ans. Depuis douze ans elle va chez tous les médecins possibles et imaginables. Combien d'argent a-t-elle déjà dépensé, elle n'en sait rien, mais maintenant elle n’a plus rien. Pour elle, comme pour Jaïrus, il n'y a pas d'autre espoir que le Seigneur Jésus. La Bible nous dit que cette femme avait déjà entendu parler du Seigneur Jésus. Elle croit dans son cœur, que lui, Jésus, peut faire quelque chose pour elle. Sa maladie, une perte de sang, la rend impure selon la loi juive. Elle n'a pas le droit de toucher quelqu'un d'autre. Alors discrètement, en cachette, elle va s'approcher du Seigneur Jésus. Elle pense :
- Oh ! si je le touche très doucement ou même pas, si je touche seulement un bout de son vêtement, je serai sûrement guérie !
Alors la femme s'approche par-derrière. En tremblant, elle tend la main. Et là, du bout des doigts, elle touche un bref instant la tunique du Seigneur Jésus.
Aussitôt la femme sait qu'elle est guérie. Elle en est certaine. Mais que se passe-t-il ? Le Seigneur Jésus brusquement s'est arrêté. Jaïrus se tord les mains, il aimerait bien que l’on aille rapidement chez lui, car si l’on arrive trop tard... Mais Jésus est toujours arrêté :
- Qui a touché mes vêtements ?
- Mais, Seigneur, tu vois la foule qu'il y a autour de toi. Les gens sont nombreux. Tous te touchent. Et toi, tu dis : « Qui m'a touché ? » Comment le savoir ?
Mais Jésus sait que de la puissance est sortie de lui. Alors il regarde autour de lui. Le Seigneur Jésus sait toutes choses. Il sait bien sûr quelle femme l’a touché. Mais il attend d’elle qu'elle ait le courage de dire la vérité.
Alors la femme, toute tremblante, s'avance. Elle se jette aux pieds du Seigneur Jésus.
- Seigneur Jésus, j'étais malade, très malade. Je perdais du sang, j'étais impure. Les médecins ne pouvaient rien pour moi. Alors je me suis dit que toi tu pouvais faire quelque chose pour moi. C'est pour ça que j'ai touché ton vêtement. Et je suis guérie maintenant !
- Ma fille, ta foi t'a guérie, va en paix, et sois guérie de ta terrible maladie !
Le Seigneur n'a pas fini de parler que des gens arrivent en courant. Jaïrus est tout pâle. Il a reconnu les serviteurs de sa maison. Un instant il a cru qu’ils venaient annoncer une bonne nouvelle, mais il sait maintenant que ce n’est pas possible. Il voit leur visage, ils sont tristes. Ils s'approchent de Jaïrus.
- Jaïrus, ne dérange plus le maître, ta fille est morte. !
Le chef de la synagogue est désespéré, mais le Seigneur Jésus a entendu ce que lui ont dit ses serviteurs. Il ne va pas le laisser être triste plus longtemps. Aussitôt il se tourne vers lui et lui dit :
- Ne crains pas, crois seulement !
Le Seigneur et tous ceux qui le suivent, ne sont maintenant plus très loin de la maison de Jaïrus. Déjà on entend des cris, des pleurs. Le Seigneur Jésus s'avance et il voit dans la cour et dans la maison beaucoup de gens qui pleurent et qui se lamentent. Le deuil a commencé.
- Pourquoi faites-vous tout ce tumulte, tout ce tapage ? L'enfant n'est pas morte, mais elle dort.
- Ah... Ah... Il est fou, celui là ! Elle est bien morte cet enfant. Pourquoi donner un faux espoir à ses parents, elle est morte, morte !
- Sortez, sortez tous ! Que seuls mes disciples Pierre, Jacques et Jean restent avec moi ! Allez, sortez ! Et toi Jaïrus, viens avec ton épouse, allons voir votre fille !
Le Seigneur, Jaïrus et son épouse, ainsi que les trois disciples, sont maintenant devant le lit où repose la jeune fille. Le Seigneur Jésus va-t-il pouvoir faire quelque chose. On l'a déjà vu guérir des malades, on l'a déjà vu faire des miracles extraordinaires, mais jamais on l’a vu ressusciter un mort... Le Seigneur Jésus est-il vraiment le maître de la vie ? Il s'approche maintenant de l'enfant. Il prend sa petite main dans la sienne. Le silence dans la chambre est total, chacun retient sa respiration.
- Jeune fille, je te dis, lève-toi !
Alors... chose extraordinaire, la jeune fille ouvre les yeux. Puis, elle se lève et elle marche maintenant vers ses parents. Ceux-ci ont encore de la peine à réaliser. Est-ce bien vrai ? Mais en sentant leur petite fille bien vivante dans leurs bras, ils sont émerveillés. Oui, le Seigneur est véritablement plus fort que la mort !
- Donnez-lui à manger maintenant !
Quelle histoire merveilleuse ! Le Seigneur Jésus est plus fort que la maladie. Le Seigneur Jésus est plus fort que la mort. Il peut faire ce qui est impossible aux hommes. Il répond toujours à la foi de celui ou de celle qui vient à lui. C’est parce qu’elle a eu la foi que la femme malade depuis douze ans a été sauvée, oui, elle a cru que Jésus pouvait faire quelque chose pour elle. Le Seigneur Jésus a dit à Jaïrus : « Ne crains pas, crois seulement ! » Et parce que Jaïrus a cru, sa fille est revenue à la vie.
Jésus n'a pas changé. Aujourd'hui encore il regarde au cœur et il répond à la prière de la foi. Alors lorsque nous avons des problèmes, présentons-les au Seigneur Jésus, en croyant qu'il peut faire quelque chose pour nous. Souvent les maladies de la Bible nous parlent d’une maladie terrible que nous avons tous dès la naissance. Cette maladie est le péché, et ses conséquences sont bien plus graves qu’une maladie normale, car le péché nous mène à la mort éternelle. Ce sont donc des conséquences qui dépassent de loin notre vie sur la terre. Ce que Jaïrus n’a pas pu obtenir par sa grande sagesse et sa théologie, ce que cette femme n’a pas pu obtenir avec de l’argent, toi aussi, comme eux tu peux l’obtenir par la foi.