La foi du centurion
Matthieu 8 v. 5-13 ; Luc 7 v. 1-10
- Bonjour, mon ami, je me présente, car tu ne me connais pas. C’est normal d’ailleurs, car la Bible ne parle pas de moi, mais seulement de mon maître. Je suis un cheval, mais pas n’importe quel cheval, je suis un cheval spécial. Un cheval de race ! J’ai été choisi pour mes qualités exceptionnelles, pour ma force et ma beauté. Je suis la jument d’un soldat romain. Mais mon maître n’est pas n’importe quel Romain, non, c’est un officier dans la glorieuse armée impériale. Cette armée qui fait plier tout le monde connu à l’autorité de l’empereur de Rome, César. Moi, j’ai vu l’empereur Tibère César une fois lors d’un défilé militaire, c’était à Rome, la plus belle ville du monde, la ville éternelle comme l’on dit. Mais il y a bien longtemps déjà que j’ai quitté Rome avec mon maître. Et depuis quelque temps, je suis à Capernaüm, un petit village de Galilée, au nord du pays d’Israël. Ici on n’aime pas trop les Romains. Evidemment ce sont des envahisseurs et des conquérants. Alors on les tient responsables de tous les malheurs du peuple juif. Si nous sommes à Capernaüm, c’est parce que mon maître dirige la petite garnison de cette ville située sur la frontière entre les états du roi Hérode Antipas et ceux de son demi-frère Philippe. Mon maître est centurion dans la légion romaine, il est capitaine, quoi. C’est donc un homme important, très important et respecté, oui vraiment, je suis fier de mon cavalier. Je te disais que les Romains ne sont pas aimés, mais ce n’est pas exactement le cas pour mon maître. Car mon maître n’est pas un Romain tout à fait comme les autres. Il est spécial, intelligent et respectueux de la vie et des droits de chacun. Lui, il s’intéresse à la culture juive, il s’intéresse même à la religion des juifs. Tu sais les Romains, ils ont beaucoup de dieux, un pour la mer, un pour le tonnerre, un pour le feu et même un pour le vin. Ils disent aussi que leur empereur est dieu, faut-il être stupide pour croire qu’un homme aussi dépravé et corrompu puisse être dieu ! Mais mon maître ne croit pas cela, il croit qu’il y a un seul Dieu, un seul Dieu qui a autorité sur toutes choses. Je me souviens même très bien d’un certain jour où des chefs juifs sont venus voir mon maître, moi, j’étais dans la cour, devant la fenêtre, alors bien sûr j’ai tout entendu.
- Centurion, tu nous as fait appeler, alors nous sommes venus, que pouvons-nous faire pour te rendre service ?
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- Eh bien, j’ai entendu que vous aviez décidé de reconstruire la synagogue, la maison de prière de votre Dieu et je désire participer à cette construction. Oui, si je vous ai fait appeler, c’est pour vous remettre ceci... j’ai décidé de vous donner beaucoup d’argent pour que la construction de votre maison de prière soit belle et digne du seul vrai Dieu.
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- Vraiment ! Oh... Nous sommes très reconnaissants devant tant de générosité ! Certainement, Dieu te le rendra !
- Tu vois comme mon maître est bon et généreux ! Ah, mais chut ! L’exercice vient de commencer dans la cour de la caserne. Toute la centurie est là, réunie aux ordres de mon maître le centurion. Ils sont beaux dans leurs uniformes rouges et verts. Leurs cuirasses étincellent sous le soleil. Les sandales ont été cirées, les armes préparées, aiguisées. Les bouts des lances que l’on appelle pilum pointent vers le ciel, dans un alignement parfait.
- 10ème légion, 3ème cohorte, 2ème manipule, 1ère centurie, à mon commandement, marche ! Gauche, droite, gauche, droite. Allez, mieux que ça ! Soldat Caïus, corrigez la tenue et au pas ! Levez la tête ! Regardez droit devant ! Gauche, droite, gauche, droite... Rappelez-vous, vous êtes la gloire de la Rome impériale. Gauche, droite, gauche, droite. A mon commandement, halte ! Présentez les pilums, repos ! A mon commandement, en avant, marche ! Gauche, droite, gauche, droite, gauche, gauche, droite !
- Tu as entendu, mon maître s’est trompé dans ses ordres, cela ne lui arrive jamais. Il faut dire qu’aujourd’hui il a la tête un peu ailleurs, il a l’esprit préoccupé. Il a quelques soucis. Je t’explique, depuis plusieurs jours son serviteur particulier, son ordonnance de camp a des douleurs aux articulations et ce matin il est même paralysé et il souffre affreusement. Il ne peut plus se lever, plus se laver, même plus manger. Et mon maître est très en soucis, car il aime et respecte ce serviteur. Il désire faire quelque chose pour lui. Il a appelé le médecin de la caserne ce matin pour une consultation, mais depuis, mon maître est encore plus en souci. Voilà ce que j’ai pu entendre de leur discussion.
- Alors, officier médecin, tu vois le triste état de mon cher serviteur, j’espère que tu vas pouvoir faire quelque chose. Je veux que tu le soignes, je paierai ce qu’il faudra pour que ta science sauve mon serviteur
- Ouvre la bouche ! Fais ah... ah... Là, ça te fait mal (aïe !) et là (aïe !) et ici (aïe !) ? Mon commandant, venez, il faut que je vous parle un peu à l’écart. Je crains que devant cette maladie toute ma science ne serve à rien. Je peux même vous dire que votre serviteur va mourir, non, nous ne pouvons rien faire pour lui, cette maladie mène à la mort !
- Ah ! Que faire, que faire pour mon serviteur ? Il est condamné ! Aucun homme ne peut faire quelque chose pour mon serviteur... personne ne peut rien, sauf peut- être lui, ah oui, s’il était là, lui pourrait faire quelque chose !
- Tu comprends maintenant pourquoi mon maître est si préoccupé. Voilà, l’exercice dans la cour de la caserne est juste terminé. Comme tous les matins, un soldat vient maintenant vers mon maître pour faire son rapport sur la situation en ville de Capernaüm :
- Repos, soldat, fais ton rapport !
- Mon commandant, rien de spécial à signaler. Cette nuit la ville a été calme. Ce matin cependant on nous a signalé le vol d’un âne et une plainte a été déposée pour une question d’héritage. Rien de bien important donc... Ah si ! Il faut encore que je te dise cela. Celui que l’on appelle... Jésus, oui Jésus, il est revenu en ville, il est là et comme d’habitude, de nombreuses foules sont assemblées autour de lui. Faut-il disperser ces attroupements ?
- Tu dis que Jésus est là... Il est là ! Quelle bonne nouvelle ! Voilà la solution pour mon serviteur... Il faut qu’il vienne. On m’a raconté comment dans la synagogue il a guéri l’homme qui avait une main paralysée, on m’a dit aussi comment il a guéri un lépreux et puis cette femme qui avait la fièvre. Je me souviens aussi, lorsque dernièrement on lui a présenté un homme paralysé en faisant un trou dans le toit de la maison, il l’a guéri d’une seule parole. Oui, je sais, je crois qu’il peut faire quelque chose pour moi ! Que l’on me cherche les vieux du village, je dois leur parler !
C’est vrai que Dieu a envoyé son Fils, le Seigneur Jésus sur la terre pour rendre les hommes heureux, en leur parlant de Dieu, en les soulageant de leurs misères et de leurs maladies. Comme un prince, Jésus a quitté son royaume pour venir sur cette terre.
Si nous avons un peu inventé le début de cette histoire, la suite est écrite dans la Bible, et tu peux lire ce récit dans l’évangile de Luc au chapitre 7, les versets 1-17.
Les anciens de Capernaüm quittent maintenant la caserne, ils traversent la petite ville et s’approchent de la foule rassemblée autour du Seigneur Jésus. Le centurion les a chargés d’une mission. Jésus est là et, comme d’habitude, il parle de Dieu et de son amour, de son horreur du péché et de la nécessité de se repentir pour connaître la vraie joie.
- Hm... Hm... Excuse-nous de t’interrompre dans tes discours, mais nous avons une commission importante à te faire. Nous venons de la caserne, de chez le centurion. Cet officier romain a un esclave qui est malade, très malade. Il va mourir. Il nous envoie vers toi pour te supplier de venir dans sa maison. Il croit que tu peux faire quelque chose pour son serviteur.
- C’est bien sûr un Romain, mais il est différent des autres. Il mérite que tu t’occupes de lui. Oui, il le mérite, parce qu’un jour il a donné beaucoup d’argent pour nous aider à construire la synagogue. Oui, c’est vraiment un homme bien, il mérite que tu ailles chez lui, il en est vraiment digne !
Jésus ne répond rien, mais il se dirige maintenant vers la caserne, oui, il va chez le centurion romain, chez un païen, chez un ennemi du peuple de Dieu ! Alors aussitôt on court vers le centurion pour lui apprendre cette bonne nouvelle :
- Le Seigneur Jésus vient chez toi ! Il sera là dans cinq minutes !
Alors le centurion prend une décision, il envoie encore un messager au Seigneur Jésus. Celui-ci court et se présente devant le Seigneur Jésus :
- Jésus, excuse-moi, je viens de la part du centurion. Il te fait dire de ne pas te déranger. Il ne se trouve pas digne que tu entres chez lui. Il ne mérite pas cet honneur. Simplement il te fait dire qu’il croit qu’il te suffit de dire une parole et que tu seras obéi et que son serviteur sera guéri. Il croit que tu as autorité sur toutes choses. Lui aussi il donne des ordres, il dit à un de ses soldats d’aller, alors le soldat va, parce qu’il a autorité sur lui. Alors oui, dis une parole et son serviteur sera guéri !
- Tu as remarqué les paroles du centurion, elles ne sont pas pareilles à ce que les vieux du village ont dit. Les vieux pensaient que les bonnes actions du centurion méritaient une récompense de la part du Seigneur Jésus. Ils pensaient que parce qu’il avait donné quelque chose pour Dieu, alors il méritait quelque chose. Le centurion, lui, sait que l’on ne peut pas acheter Dieu. Il sait que devant Dieu, l’homme est pécheur et misérable. Qu’il ne mérite rien, sinon d’être puni pour ses péchés. Il a reconnu en Jésus celui qui a l’autorité sur toutes choses, il a donc reconnu qu’il est Dieu. Il sait qu’il ne mérite rien, mais il croit que Dieu par amour et par grâce peut faire quelque chose pour lui. Cet homme a la foi. Il croit que Jésus peut et veut faire quelque chose pour sauver un homme perdu !
Jésus s’arrête. Il se tourne vers la foule et dit ces paroles :
- Je vous dis, je n’ai trouvé nulle part, même ici en Israël, une si grande foi !
Alors bien évidemment, Jésus va répondre à la foi du centurion. Son esclave est guéri immédiatement. Ceux qui retournent vers le centurion trouvent son serviteur bien portant ! Oh oui, Jésus veut toujours le meilleur pour nous. Il veut que nous lui donnions nos soucis, nos ennuis et lui nous donne en retour sa paix et sa joie.
Tu vois, dans cette histoire il y a des choses vraiment importantes. La Bible nous parle de cet homme qui avait une juste image de lui-même. Devant le Seigneur Jésus on est pécheur et on ne mérite rien. Quels que soient notre position sociale ou le nombre de nos bonnes actions ! Non, ce ne sont pas nos actions qui nous font mériter la grâce de Dieu. C’est la foi ! La foi en sa personne, la foi en son amour, la foi en sa puissance.