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La multiplication des pains

Matthieu 14 v. 13-21 ; Marc 6 v. 34-45 ; Luc 9 v. 10-17 ; Jean 6 v. 1-15

Aujourd’hui, nous allons vous emmener près d’un lac. Sur les bords de ce lac, il y a un beau terrain, recouvert d’herbe verte bien grasse. Aucune habitation, car on est loin de la ville. Ici, tout est tranquille, on n’entend que le vent qui vient caresser l’herbe et qui glisse ensuite sur le lac en formant de petites vaguelettes. Le soleil se lève maintenant et on entend un tout petit bruit : c’est Ding-Ding, la sauterelle. Elle sort de chez elle. Elle a bien dormi. Ding-Ding est contente, ce pâturage est si tranquille. Là, au moins, personne ne vient la déranger et, pendant de longues heures, elle peut regarder le ciel et les nuages qui sans arrêt bougent et se transforment en toute sorte de figures. Elle aime aussi regarder le lac et ses couleurs qui changent selon la saison, elle aime laisser ses longues antennes se faire bercer par le vent. Ding-Ding est satisfaite de sa vie qui s’écoule doucement, lentement, comme elle aime.

Ce matin-là, à son réveil, en sortant ses longues antennes de son trou, Ding-Ding s’effraie : - Ah ! Qu’est-ce que c’est ? Qu’est-ce que c’est ? Ah !

Là-bas, sur le lac, il y a quelque chose d’anormal, comme de tout petits points blancs qui bougent. On dirait qu’ils se rapprochent. Ils deviennent de plus en plus gros. Ding-Ding reconnaît maintenant des bateaux de pêcheurs. Elle n’en croit pas ses yeux... Des bateaux, bien sûr qu’elle en a déjà vu, des bateaux, mais jamais autant et jamais si près de son pâturage.

- Des bateaux qui s’approchent de mon pâturage !
Ding-Ding saute dans tous les sens, ses longues pattes se détendent comme des ressorts.

- Qu’est-ce que c’est ? Qu’est-ce qu’ils viennent faire ici ? Qu’est-ce qu’ils vont faire ?

Les voiles sont toutes gonflées, le vent souffle vers le sud et les bateaux sont tout près maintenant. Tout devant, elle voit un bateau avec une grande voile blanche et, dedans, un homme avec une tunique blanche. Il est assis et il regarde les personnes qui l’entourent, ils ont l’air d’être des pêcheurs. Ding-Ding s’inquiète, jamais Ding-Ding n’a vu autant de bateaux, elle n’en croit pas ses yeux de sauterelles ! Dans sa petite tête, sans arrêt, la même question revient :

- Mais qu’est-ce que c’est ? Qu’est-ce que c’est que ça ? Mais qu’est-ce que je vois là ?

Sur la rive du lac, tout là-bas, elle voit maintenant un nuage de poussière qui grossit, qui grossit... Il y a des gens qui marchent au bord du lac. Oh, pas une petite troupe, non ! Ils sont au moins 100, non 200, 400, au même plus, 1000, 2000, ils sont plus de 3000 personnes...bien trop pour une pauvre petite sauterelle !

- Quelle horrible journée ça va être ! Il va y avoir des pieds partout, est-ce que ma petite maison va tenir le coup ? Qu’est-ce que je vais faire ? Peut-être même que je risque d’être écrasée ? Où aller ? Que faire ?

Ding-Ding est toute paniquée. Elle peut les entendre parler maintenant. Il y a l’homme à la tunique blanche qui appelle les autres :

- Venez, mes disciples, nous serons bien ici sur ce pâturage !

Cet homme est certainement le chef, il s’avance d’un pas décidé exactement vers le trou de Ding-Ding la sauterelle. Celle-ci, sans perdre une seconde, s’enfile au fond de son trou. Elle entend maintenant des hommes qui marchent partout. Tout tremble dans sa petite maison et Ding-Ding a bien peur que le toit ne lui tombe sur la tête ! Mais non, elle est toujours vivante, sa maison a tenu le coup et les pas se sont même arrêtés maintenant. Plus de vibration. Que se passe-t-il ? N’y a-t-il plus personne ? Sont-ils tous repartis ? Comme elle est curieuse, elle ne peut pas s’empêcher de risquer un coup d’œil à l’extérieur.

- Ah ! Ils sont toujours là !

Ils se sont confortablement installés sur sa prairie. Elle n’ose pas trop s’aventurer loin de chez elle, mais aussi loin qu’elle peut voir, il n’y a que des hommes, des hommes, des femmes, des enfants. Oh ! Il faut qu’elle se méfie des enfants, il y en a un qui a failli

l’attraper. Ding-Ding, en quelques sauts rapides, se retrouve chez elle. Comme elle a eu peur ! Elle ne sort maintenant plus que sa tête du trou, car, malgré sa frayeur, elle veut voir de tous ses yeux, elle veut entendre de toutes ses antennes, elle veut sentir les vibrations de toutes ses pattes. Juste à côté d’elle, il y a l’homme à la tunique blanche. Il s’est assis lui aussi, et il commence à parler d’une belle voix forte. Il parle de Dieu. C’est lui le créateur de Ding-Ding, mais aussi de tout ce qui existe, des arbres, des fleurs, du lac, des nuages et bien sûr des hommes. Ding-Ding écoute, car elle aime entendre parler de son créateur, elle sait qu’elle lui doit la vie. Cet homme parle maintenant de l’amour de Dieu, de l’amour de Dieu pour tous les hommes, et puis aussi du péché, de la désobéissance de l’homme à Dieu. Cette chose horrible qui met comme un mur entre l’homme et son créateur. Il parle ensuite de l’amour du prochain, c’est passionnant, tout ce qu’il peut dire, cet homme. Les gens écoutent sans dire un mot et les heures passent, les heures passent. Le soleil est tout en haut dans le ciel et il fait chaud maintenant. Mais les gens sont toujours là, bougeant à peine, attentifs aux paroles du maître. Il faut dire qu’il parle très bien. Jamais aucun homme n’a parlé comme lui de Dieu et de son amour. C’est comme s’il arrivait à lire dans le cœur des hommes et qu’il exprimait par des mots simples exactement ce qu’ils ressentaient au plus profond d’eux-mêmes.

Mais Ding-Ding sent à nouveau de plus en plus de vibrations, elle voit des enfants qui commencent à bouger, à se caresser le ventre. Ce que Ding-Ding ne sait pas, c’est que dans le ventre des hommes, peu à peu il y a comme un trou qui se forme, un trou qui grandit, qui grandit au fur et à mesure que les heures passent. Les hommes appellent cela la faim. Eh oui, bien des heures ont passé depuis leur arrivée dans ce pâturage. Doucement le soleil est en train de descendre sur l’horizon. Il était bien tôt ce matin lorsqu’ils ont quitté leur village pour suivre le maître jusqu’au bord de ce lac. Ils ont faim maintenant, c’est normal. Un des disciples de celui qui semble être le maître de tous, celui qu’on appelle Jésus, Ding-Ding a même entendu quelqu’un l’appeler Seigneur Jésus, c’est donc bien lui le chef, un de ses disciples, un des ses sous-chefs, s’approche et lui glisse à l’oreille :

- Seigneur Jésus, renvoie les foules, demande maintenant aux gens de retourner chez eux, car ils n’ont rien à manger et le soir approche !

Le Seigneur Jésus le regarde :

- Philippe, - ça doit être le nom de ce sous-chef - Philippe, et vous les autres, donnez-leur à manger ! Oui, vous mes disciples, donnez à manger à toutes ces personnes ! Elles sont venues pour m’écouter, nourrissez-les !

Mais Philippe regarde le Seigneur Jésus et lui dit :

- Mais, c’est impossible, regarde, ils sont au moins 5000, je ne les ai pas comptés, mais il y a au moins 5000 hommes et puis des femmes et des enfants. Et on est loin de la ville, c’est un lieu désert ici, il n’y a pas de boutiques, pas de boulangeries... Et puis, de toute façon, même s’il fallait acheter, Seigneur, ça coûterait beaucoup trop cher ! C’est impensable, c’est de la folie même d’y penser !

Ding-Ding regarde, le Seigneur Jésus se tourne à nouveau vers son disciple et il lui dit : - Mais qu’est-ce que vous avez à manger ici ? Apportez-moi ce que vous avez ici !

Alors il y a un remue-ménage dans la foule, les disciples partent de tous côtés, partout où il y a des gens et ils demandent :

- Est-ce que vous avez quelque chose à manger ? Est-ce qu’il y a quelqu’un qui a quelque chose à manger ? Qui a un peu de nourriture ? Vous, madame ? Et vous là-bas, dans votre grande poche, il n’y a rien ?

Non, il n’y a rien ! Rien du tout ! Mais là, sur la droite de Ding-Ding, un petit garçon se lève et s’approche. Il soulève sa sacoche.

- Moi, j’ai quelque chose !
C’est peut-être sa maman qui, juste avant de partir, lui a dit :

- Ecoute, mon petit, prends ces cinq pains et ces deux poissons, la journée sera peut-être longue, on ne sait jamais ! Moi, j’ai déjà entendu parler le Seigneur Jésus. Ce qu’il raconte est tellement passionnant et tellement important qu’on ne voit pas les heures passer, on resterait même des jours entiers avec lui ! Alors

prends un peu de nourriture, comme ça tu auras assez de force pour rester l’écouter et ensuite pour revenir !

Le garçon tend son petit sac avec la nourriture. Oui, c’était son repas du soir et, s’il n’a rien à manger, le retour sera bien difficile, parce que ses jambes ne sont pas encore bien longues, mais la route, elle, est longue jusqu’à Capernaüm, son village tout là-bas de l’autre côté du lac ! Mais le petit garçon a déjà appris une chose. Ce qu’on donne au Seigneur Jésus, il peut en faire quelque chose d’extraordinaire. Alors oui, il est d’accord ! Il s’est dit : « Le peu que j’ai, qu’est-ce que c’est, cinq pains et deux poissons pour nourrir toute une foule, le peu que j’ai, je vais le donner au Seigneur Jésus et je crois que... Oui, je crois que peut-être il va pouvoir faire un miracle ! Peut-être que ces cinq pains et ces deux poissons seront une bénédiction pour cette foule immense. » Philippe s’approche :

- Cinq pains et deux poissons, c’est bien, mais... Merci, mon garçon, nous allons porter ça au Seigneur Jésus, on va bien voir ce qu’il va pouvoir en faire.

Ding-Ding est là dans son abri et elle regarde attentivement ! Du pain... Hum, ça c’est intéressant, si les gens mangent du pain, certainement qu’il y aura des miettes, beaucoup de miettes ! Hum, c’est tellement bon ça ! Alors elle se réjouit déjà ! Mais le Seigneur Jésus pourra-t-il faire quelque chose pour ces foules ? Il regarde ces quelques pains et ces quelques poissons et il sourit. Quelqu’un avait pensé à prendre de la nourriture, c’était pour lui, mais il est d’accord de le donner au Seigneur Jésus et cela le réjouit tellement. Il y a quelqu’un qui a compris ce qu’est l’amour qui donne, l’amour qui partage. Et ce petit quelque chose, le Seigneur sait qu’il va pouvoir l’utiliser en bénédiction pour tous ces gens qui sont assis autour de lui et qui ont faim maintenant. Jésus lève les yeux vers le ciel, il prend le pain et le partage et il bénit son Père, il bénit Dieu, le créateur, pour cette nourriture et là, tout à coup, il y a un silence dans cette immense foule, tout à coup les cinq pains qui viennent d’être partagés sont maintenant beaucoup plus nombreux. Il faut à toute vitesse trouver une solution pour récolter ces pains. Alors vite quelques femmes se mettent à tresser des paniers et on les remplit d’une multitude de pains. Le Seigneur Jésus, c’est le créateur, alors il est capable de multiplier ce que nous lui apportons.

Oh ! Les gens sont heureux, le Seigneur Jésus vient de faire un miracle pour eux, pour qu’ils n’aient plus faim. Comme ils aiment cet homme qui est tout-puissant et qui en même temps pense à eux ! Pour les poissons, c’est pareil. Les deux petits poissons sont devenus des paniers de poissons. Et ces paniers circulent maintenant dans les rangs et les gens se servent en riant :

- Qui veut un pain ? Qui veut du poisson ? En voilà !

- Pour moi, encore un !

- Qui a faim ? Servez-vous ! Il y en a encore plein !

- C’est pour vous, c’est le Seigneur Jésus qui vous l’offre ! Mangez tout ce que vous voulez !

Ding-Ding est contente... Dans son pâturage, il y a maintenant des milliers, des millions de miettes ! Elle a des réserves pour plusieurs semaines, quelle chance !
Les gens tout joyeux mangent. Ils auront des forces pour le retour, le soir est là, ils vont devoir bientôt rentrer chez eux. Mais il reste encore beaucoup de pain et de poisson. Même si les gens n’ont plus faim maintenant, ils ne vont pas gaspiller la nourriture. Le Seigneur Jésus donne des ordres :

- Ramassez tout ce qui reste, mettez-le dans des corbeilles ! Certainement que d’autres personnes aussi pourront profiter de cette nourriture.

Les gens se lèvent et ramassent, et sais-tu combien de corbeilles ils ont ramassées ? Douze corbeilles remplies de pain et de poisson ! Le Seigneur Jésus avait donné plus qu’en abondance. Les gens avaient mangé tout ce qu’ils avaient pu et il en restait encore ! C’est ainsi que le Seigneur Jésus aime à bénir. Ce petit garçon, parce qu’il était généreux, parce qu’il était d’accord de donner ce qu’il avait au Seigneur Jésus, parce qu’il croyait que lui allait pouvoir en faire quelque chose de grand et de beau, eh bien, parce qu’il a cru cela, alors le Seigneur Jésus a pu bénir un grand nombre. Toi, tu es peut-être ce petit garçon, toi tu as peut-être quelque chose de petit que tu aimes garder pour toi et pourtant le Seigneur pourrait l’utiliser pour un grand nombre. Peut-être que tu te dis : « Plus tard, quand j’aurais un vélo, alors j’irai parler du Seigneur. Ou alors : quand j’aurais une voiture, alors j’irai parler du Seigneur ! Ou, quand j’aurai une Bible avec des commentaires, alors j’irai parler du

Seigneur ! » Mais lui te demande aujourd’hui, qu’est-ce que tu as pour moi ? Est-ce que tu as du temps ? Est-ce que tu aimes parler ? As-tu une bonne mémoire ? Ou as-tu quelques économies ? Un peu de nourriture à partager avec le plus pauvre ? Ce que tu as aujourd’hui, il te faut l’apporter au Seigneur Jésus avec foi et reconnaissance, croyant qu’avec ce peu que tu as, le Seigneur peut faire du bien à beaucoup.

C’est le soir maintenant, les gens sont tous partis et Ding-Ding se retrouve seule. Elle va grossir ces prochains jours, c’est sûr avec toutes ces miettes ! Tout est calme et Ding-Ding regagne son petit abri pour la nuit, la tête encore pleine de bruit et d’images. Une chose est sûr, jamais, jamais elle ne pourra oublier cette journée extraordinaire où elle a entendu parler de son créateur, où elle a vu le Seigneur bénir un grand nombre avec juste cinq pains et deux poissons !