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Le tombeau vide

Matthieu 28 v. 1-10

C’est le jour le plus triste de ma vie... Jésus est mort. Jésus était beaucoup plus qu’un ami pour moi. Je l’ai rencontré pour la première fois... oh, il n’y a pas si longtemps, trois ans peut-être ! Je me souviendrai toute ma vie de ce jour-là. J’étais malade, mais pas comme tu l’imagines. Dans mon corps je me sentais pas trop mal, mais c’était dans ma tête que ça n’allait pas. J’étais malheureuse et le plus dur pour moi, c’était le regard des autres. On m’évitait, on me fuyait même. Parfois des enfants s’approchaient de moi :

- Bonjour...
Mais tout de suite les parents les reprenaient :

- Ne t’approche pas de cette femme, elle est dangereuse, elle est possédée !

Possédée, oui on disait que j’étais habitée par des démons ! Alors je m’éloignais en m’enfonçant encore un peu plus dans ma tristesse.
Puis un jour, Il est venu, oui Il est venu dans mon petit village de Magdala. Et lui, il n’a pas eu peur de moi. Jamais encore je n’avais rencontré un homme qui avait l’air aussi bon, il respirait le bonheur, le bonheur qui se partage, le bonheur qui se donne. Et Il m’en a donné ce jour, oh plus que tout ce que je pouvais imaginer ! Il m’a guérie, Il m’a délivrée des démons qui me rendaient si malheureuse. C’était comme... une nouvelle naissance, une nouvelle vie qui s’ouvrait à moi. Les gens ont tout de suite vu que j’étais guérie. Je n’étais plus la même.

- Oh regarde Maman, Marie est devenue toute jolie !

- Elle a l’air contente, elle sourit !

Alors tu comprends maintenant pourquoi Jésus était tellement... précieux pour moi ! Mais maintenant il est là devant moi...mort ! Mort d’une façon atroce, humiliante, cloué sur une croix comme le pire des criminels. Lui qui n’a fait que du bien ! Je ne comprends pas !

Marie est là au pied de la croix avec ses amies. Elles se sentent terriblement tristes et seules. Pleine d’effroi Marie repense à tous ces gens qui se sont moqué et qui ont fait comme s’ils venaient de gagner la bataille contre le Seigneur. Mais il ne reste plus grand monde maintenant, beaucoup ont eu peur de ce qui s’est passé. Car il s’est passé quelque chose d’étrange au moment où Jésus est mort. Le soleil s’est obscurci et la terre a tremblé. C’était comme si la terre criait son indignation en voyant Jésus, le Fils de Dieu mourir crucifié, cloué sur une croix. Mais maintenant c’est fini, tout est fini ! Que va devenir Marie ?

Un homme s’approche. Elle l’a déjà vu, c’est un homme important, un notable de la ville... elle ne sait pas s’il vient ici en tant qu’ami ou non. Elle n’a plus confiance dans les dirigeants de son peuple...Vite comme pour se donner du courage, elle donne sa main à l’autre Marie, la mère de Jésus. L’homme s’approche de la croix et lentement, avec beaucoup de précaution, il descend le corps de Jésus de la croix. Il l’enveloppe dans un grand drap blanc, un linceul. Que va-il faire du corps de Jésus ? Marie veut savoir, alors elle se lève et elle le suit. Il fait de plus en plus sombre, le soleil est en train de se coucher sur cette triste journée! L’homme s’enfile dans une ouverture taillée dans un rocher. C’est un tombeau, une tombe creusée dans le rocher. Marie est soulagée, son Seigneur va reposer avant la nuit, dignement et en paix dans une vraie tombe.

En fait, ce tombeau est celui que ce riche dignitaire, appelé Joseph, a fait construire pour lui-même. Ce soir il le donne au Seigneur. Car même s’il n’a jamais osé le dire ouvertement, il croit que Jésus est vraiment le Fils de Dieu. Et ça lui faisait trop mal de voir le corps de son Seigneur pendu au bois, alors il a pris son courage à deux mains et il a demandé l’autorisation au gouverneur romain de pouvoir enterrer le Seigneur Jésus dans sa tombe. C’est sa façon à lui de lui dire son amour encore une dernière fois, et c’est aussi sa façon de

montrer publiquement son désaccord avec ce qui vient d’arriver. Il sait maintenant qu’il risque d’être rejeté par ses confrères juifs, mais qu’importe, il ne regrette rien !

Marie sourit à cet homme qui s’éloigne maintenant dans la nuit. Elle reste là encore quelques temps avec ses amies. Puis elles s’en vont. Il leur reste une toute dernière chose à faire pour leur Seigneur. Comme c’est la coutume, elles vont préparer des aromates et des parfums pour embaumer son corps.

Le lendemain, c’est le sabbat, le jour de repos pour les juifs, alors Marie ne peut pas aller à la tombe pour apporter les parfums. Mais certainement qu’elle retrouve ses amies et les disciples, Pierre, Jean et les autres pour parler de tout ce qui s’est passé. Les heures passent lentement. Le sabbat se termine enfin. De retour chez elle, Marie vérifie encore une dernière fois si tous les aromates sont prêts et elle se couche. Très tôt le lendemain matin, elle se rend chez l’autre Marie et frappe à sa fenêtre :

- Viens Marie, réveille-toi. Allons apporter nos aromates dans la tombe du Seigneur.

- Mais il fait encore nuit !

- Non, non, le soleil se lève, c’est le matin, le sabbat est terminé !

- Alors ne perdons pas une minute, allons-y, Jeanne voulait aussi venir, passons chez elle !

Les bras chargés de pots remplis de poudres dégageant bonnes odeurs elles se faufilent dans les ombres du matin.

- Marie, tu crois qu’il y aura quelqu’un pour nous aider à rouler la pierre ?
- Je ne sais pas... je l’espère car elle est énorme ! Oh, tu entends ce bruit ? - On dirait que ça tremble... ça vient de là-bas, allons-y vite !

Les femmes courent en direction du jardin où se trouve la tombe. Quand elles y arrivent, elles ont le souffle coupé. La tombe est grande ouverte, la lourde pierre a été roulée... mais, mais il n’y a personne dans la tombe... le tombeau est vide ! Folles d’angoisse, Marie laisse tout sur place et elle court, elle court aussi vite qu’elle peut pour avertir Pierre et Jean. Pendant ce temps les autres femmes entrent dans la cavité, pas le moindre doute possible... le corps n’est plus là. Tout à coup elles sentent comme une présence à leur côté. Sans un bruit deux hommes viennent d’apparaître, ils sont resplendissants dans leurs habits tout blancs :

- Mais qui êtes-vous ?

- N’ayez pas peur ! Vous cherchez Jésus de Nazareth qui a été crucifié, il n’est plus ici car il est ressuscité. Allez dire à ses disciples qu’il vous précède en Galilée, c’est là que vous le verrez.

- Il est ressuscité, Jésus est ressuscité, allons vite le dire aux disciples !

Les femmes courent vers la ville et quand elles trouvent les disciples, elles leurs racontent tout...

...la pierre roulée, les hommes... des anges sûrement, et puis cette nouvelle incroyable : il est ressuscité ! Oui c’est les anges qui l’ont dit !

- Mais vous avez rêvé... c’est impossible !

- Mais si, on était toutes là, on a toutes entendu la même chose !

- Si vous avez vu des anges pourquoi est-ce qu’ils ne sont pas intervenus plus tôt, pourquoi est-ce qu’ils n’ont pas empêché les soldats de le clouer sur la croix, hein ?

- Ce n’est pas possible, la tristesse vous a fait perdre la raison !

- Et bien allez voir vous-même et quand vous verrez le tombeau vide, vous comprendrez et vous nous croirez !

- Et bien oui, viens Jean, allons-y !

Les deux disciples se lèvent, et moi, Marie de Magdala, je les suis de loin. Je ne comprends rien, mais qui a pris le corps de mon Seigneur ? Que s’est-il passé ? Qui sont ces deux hommes que mes amies ont vus ? Les yeux remplis de larmes, j’avance lentement sans

regarder où je marche. Mon pied heurte lourdement une pierre du sentier, je continue, j’avance comme au milieu d’un épais brouillard... ça y est, je vois le jardin et le tombeau toujours grand ouvert. Pierre et Jean ressortent du tombeau en hochant de la tête, eux non plus ne comprennent pas. Ils repartent déjà... ils ne savent pas quoi faire, alors ils rentrent chez eux. Mais moi je reste, oui je reste là, seule et je pleure. Mes pots d’aromates sont toujours là. Si j’allais quand même les porter à l’intérieur de la tombe ? Non, je ne peux pas, non je ne veux pas voir cet endroit tout vide. Et pourtant il faut quand même que j’y aille ... je m’approche et je baisse la tête pour regarder à l’intérieur... Mais, mais à l’intérieur ce n’est pas vide, non ! Deux anges sont là ! Oh, certainement c’est Dieu, qui plein de compassion, m’a envoyé ces deux anges pour me consoler. Ils sont assis exactement là où était couché le corps du Seigneur Jésus. Tout doucement l’un demande :

- Femme pourquoi pleures-tu ?

- Parce qu’ils ont enlevé le corps de mon Seigneur et je ne sais pas où ils l’ont mis.

Quelqu’un s’approche par derrière, Marie se retourne. A travers ses larmes, elle ne distingue pas bien la personne. Celle-ci lui demande :

- Pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ?

Ah mais c’est le jardinier, alors peut-être que lui il a tout vu, peut-être que lui va pouvoir m’expliquer ce qui s’est passé ! Je lui demande:

- Si c’est toi qui l’a pris, dis-moi où il est et j’irai le prendre. L’homme s’approche et dit tout simplement :

- Marie

En entendant mon nom, je frissonne, il n’y en a qu’un seul qui m’appelle comme ça, avec tant d’amour et de compassion, c’est Jésus... Je me retourne et là je le vois, oui je reconnais Jésus qui est là debout devant moi. Il n’y a aucun doute possible, je reconnais sur ses mains les traces des blessures qui lui ont été faites. Mon cœur est trop petit pour contenir tant d’émotion... « Maître, mon Maître » !

Jésus est vivant, il a été plus fort que la mort, il est revenu à la vie ! Quelle victoire ! Et cette victoire, il veut la partager avec tous ceux qui croient en lui, ses frères comme il les appelle :

- Marie, ne me touche pas, car je ne suis pas encore montée vers mon Père. Mais va trouver mes frères, et dis-leurs que je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu.

Jésus nous a ouvert le chemin qui mène à Dieu. Oui grâce à sa victoire, il nous a rapprochés de Dieu. Dieu est devenu un Père, notre Père, nous avons quitté la famille du diable pour entrer dans la famille de Dieu. Pour cela il a fallut que Jésus soit puni à notre place, il a connu la mort à cause de ça, mais il a vaincu la mort. Et cette victoire il la partage avec ses frères, ses sœurs. Même si un jour nous devons connaître la mort, nous savons que nous ressusciterons et que nous pourrons partager l’éternité avec le Seigneur Jésus et son Père, devenu également notre Père ! Quelle joie !